Dr John

“THE MOJO OF DR JOHN”

Great American Music Company (Import Gibert Joseph)

Un don du ciel pour les nombreux fanatiques du grand Mac Rebennack : un CD entier de ses tous premiers enregistrements (dont plusieurs sur lesquels il est encore guitariste, avant qu’il ne se prenne une balle dans un doigt durant le réveillon de Noël en 1961), des instrumentaux R&B avec évidemment cette saveur particulière de la Nouvelle-Orléans, puis les débuts au piano sous l’influence de Professor Longhair. Ces titres méconnus des sixties sont délicieux, tandis que le second CD enquille des raretés et plusieurs live datant de sa carrière en tant que Dr John, ce personnage délirant qu’il s’était inventé. Les versions de “Tipitina”, “Iko Iko”, “Right Place Wrong Time”, “Georgia On My Mind” ou “I Been Hoodood” sont mémorables. Grand... de devenir une star en solo, dans la bonne ville de Detroit, entre 1965 et 1968. De la pop un peu garage, parfois vaguement psyché, nettement mieux jouée que celle des Shaggs, avec des compositions décentes et des voix pas mal. Naturellement, le son se durcit au fil des ans (au début, on pouvait entendre l’influence des Shangri-Las sur “Gotta Get Away” ou “Never Thought You’d Leave Me”), avant de devenir beaucoup plus rock’n’roll. Jolie découverte. facture assez pop (c’est-à-dire sans les crincrins et la pedal steel), du blues, du rockabilly, mais aussi des bricoles proto-soul, un peu à la manière de Timi Yuro. Cette copieuse compilation (28 titres enregistrés entre 1959 et 1961, dont plusieurs jamais sortis auparavant), montre l’étendue de son talent comme de sa palette, avec quelques très belles choses (“Reconsider Me”, “Shake A Leg”).

Sur scène, entre autres facéties, Tovey se rasait les poils pubiens ou se frappait la tête sur la batterie jusqu’à s’ouvrir le crâne. Flirtant avec le genre industriel, la musique de Fad Gadget n’est évidemment pas idéale pour faire la chenille, mais reste culte pour beaucoup d’amateurs de la face cachée de la new wave anglaise du tout début des années 80.