Rock & Folk

Muzz

“MUZZ”

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Manners et Louis Philippe, cheville ouvrière d’El Records puis de Tricatel avec l’album “9th & 13th” sur des textes de Jonathan Coe. “The Devil Laughs” est tout simplement un classique instantané comme le fut le “Colossal Youth”, en 1980. Au fil de l’écoute, on savoure une sorte de pastoralis­me dans “Tidy Away” puis le constat existentie­l à double sens de “It Goes Like This”. L’auditeur sera marqué par la chanson-titre, de la pop quasi baroque, ainsi que “Head In A Song” et sa mélodie imparable. L’ensemble, à la fois subtil et direct, est issu d’une sélection par Stuart Moxham de chansons enregistré­es sur des cassettes, enfermées dans des enveloppes sur lesquelles étaient écrites leurs paroles, par le Français, excellent arrangeur. Bref, le plus génial des imports anglais depuis les Chelsea boots. JEAN-EMMANUEL DELUXE qui vrille la tête. En huit titres, le quatuor dévoile tout son savoir-faire, qu’il joue la carte de la puissance de feu (l’abrasif “Underwater Experience­s”) ou celle d’une pop rêveuse où les mélodies s’entichent de mélancolie. Dans ce registre, “The Art Of Persistenc­e”, dont le titre résume à merveille un parcours rocamboles­que, est d’une beauté absolue et justifie à lui seul l’acquisitio­n d’un dix-huitième album qui, non content de conjuguer le passé au futur, peut servir de parfaite introducti­on à l’univers incroyable de Wire.

CHRISTOPHE BASTERRA son obsession Sa quête de sonorités exotiques part aussi chercher du côté de l’Afrique de l’Ouest. “The True Story Of Bananagun” est un disque de pop mondialist­e qui fait se télescoper rythmes afrobeat (superbe “People Talk Too Much” avec ses guitares sautillant­es et ses cuivres), funk psychédéli­que façon Os Brazões (“Mushroom Bomb”, “Freak Machine”) et mélodies pop (“Out Of Reach” qui évoque la douceur nonchalant­e de Caetano Veloso, “She Now”, cousine de “A Minha Menina” d’Os Mutantes). Tout ceci ne serait qu’un exercice de style vain si l’album n’était truffé de merveilles pop immédiates. “Modern Day Problems”, “Out Of Reach”, “She Now” (qui fait un clin d’oeil malin aux Kinks), “Bang Go The Bongos” sont des chansons ensoleillé­es idéales pour accompagne­r les jours d’été et sortir de la morosité.

ERIC DELSART sonnent en pleine possession de leurs moyens, et atteignent l’équilibre avec des extraits de “Polygondwa­naland”, vers la fin, qui soulèvent des nuages de poussière cosmique. Tout ça se termine avec “A Brief History Of Planet Earth”, un boeuf de vingt minutes qui ralentit le temps pour établir la liaison avec les prochaines aventures du trop sous-estimé King Gizzard

& The Lizard Wizard.

VINCENT HANON

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