Rock & Folk

Rolling Blackouts Coastal Fever

- “Sideways To New Italy”

Rolling Blackouts Coastal Fever, qu’on avait découvert il y a deux ans avec “Hope Downs”, revient avec des jams aussi nonchalant­es que poétiques. Ce deuxième album, aux harmonies légèrement plus ambitieuse­s, a été écrit après une tournée mondiale avec cette idée de rentrer à la maison en tête. Un sentiment nébuleux de désorienta­tion dans l’hémisphère Sud, de mise à l’écart du reste du monde, palpable dans les rues de Melbourne où flânent beaucoup d’Italiens. “Sideways To New Italy” propose une vue incongrue en évoquant une vraie ville vénitienne avec des statues gréco-romaines, bâtie, tel un totem utopique, par des immigrants dans le bush. Rolling Blackouts Coastal Fever y imagine des scènes pastorales avec un glorieux amusement décontract­é. La particular­ité de ces buveurs de café reste d’abord d’avoir en leur sein trois chanteurs et guitares, dont une rythmique acoustique et des riffs irrésistib­les. Une évidente alchimie sur laquelle rebondisse­nt des mélodies sucrées comme des bulles de chewing-gum qui explosent dans la caboche, d’excellente­s chansons pop

l’Anglaise Brigid Dawson s’est fait connaître pour son rôle au sein des Oh Sees, avec qui elle a joué durant une décennie avant que John Dwyer ne décide de changer la formule du groupe. Après avoir refait un retour au premier plan récemment avec le magnifique album “Memory Of A Cut Off Head” (sorti sous le nom d’OCS en duo avec Dwyer), Dawson publie un premier album solo à la couleur jazz. Sans surprise, elle y invite de vieux amis qui restent au coeur de la scène de la Bay Area : Shayde Sartin, bassiste érudit et ex-tête pensante des Fresh & Onlys, avait touché au coeur les amateurs de la scène rock néo-zélandaise des années 80 promulguée par le label Flying Nun (The Clean, The Chills, The Bats et compagnie). Les Stroppies étaient parvenus à retrouver la recette de cette pop lo-fi faussement naïve portée par des guitares carillonna­ntes et un chant susurré. Un véritable prodige. Pour son deuxième album, le groupe poursuit dans la même veine tout en s’appuyant sur sa plus grande force : des mélodies limpides qui restent en tête dès la première écoute. Comptines naïves façon Moldy Peaches (“Holes In Everything”), chansons douces aux voix entremêlée­s (“Look Alive”, “Roller Cloud”), power pop dépouillée (“Sad Sorry Soul”) sont au programme. Le groupe mené par Angus Lord et Claudia Serfaty possède toujours la fraîcheur juvénile de ses débuts mais démontre que l’expérience d’une longue année de tournée a fait des Stroppies des musiciens encore plus sûrs de leur fait. Ce fragile équilibre sur lequel tiennent les huit morceaux de ce trop court album est véritablem­ent miraculeux. On imagine que, tôt ou tard, les Stroppies se trouveront à un croisement, obligés de choisir

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