Marietta
et l’on ne parle pas ici que de l’organe, qui depuis des années cherche la forme qui lui permettra d’éclore au plus éclatant.
Il y eut les Feeling Of Love, un groupe qui était davantage qu’un énième truc shoegaze, car ses chansons tuaient. Puis, il y eut les albums, en solo mais terriblement entouré, par Paul Rannaud (Volage), Halo Maud, Paul Ramon (Pleasure Principle), Henri Adam (TITS), Chris Cohen... Le premier faisait espérer, le deuxième errait, puis, comme l’a dit Lelo Jimmy Batista :
Est-ce “Prazepam St” ? Si on l’écoute sérieusement, ce disque au nom d’anxiolytique se fait sa place et joue dans l’âme de l’auditeur sa symphonie de bric et broc.
et puis la mélodie prend de l’ampleur jusqu’à l’offensive harmonique du refrain
et le texte est en adéquation parfaite avec la musique pour cette célébration inspirée de la nostalgie. On se demande d’emblée comment Bertrand Betsch, qui en est quand même à son treizième album depuis 1997, a pu être ainsi relégué au rang d’artiste confidentiel, défendu par des petits labels éclairés, alors que son potentiel pourrait lui assurer un plus large public, tant cet esthète méconnu fait preuve d’une élégance musicale et textuelle impressionnante, et son album qui cultive une pop intimiste finement orchestrée étonne par sa puissance évocatrice. Le chant joue de son apparente fragilité et de son charme un peu plaintif, avec parfois des airs de Souchon pop (“A La Dérobée”), pour prendre au piège de ses mélopées addictives