Condamnés à vivre dans cet univers Ikea
The Hunt
Précédé d’une réputation sulfureuse à cause de son ultraviolence supposée et, par rebond, de son annulation dans les salles américaines l’été dernier suite aux tueries de Dayton et d’El Paso, “The Hunt” de Craig Zobel est finalement sorti aux USA en mars dernier. Pour être vite dégagé des cinémas à cause du Covid-19. Une malédiction transformée en coup de promo (du genre :
pour la sortie VOD de cette série B, somme toute lambda. Un nouveau repiquage de “Les Chasses Du Comte Zaroff” où de riches Américains traquent du gibier humain en pleine nature. Sauf qu’une de leurs proies, elle-même tueuse émérite, extermine un à un les chasseurs. Le ton général de “The Hunt”, plus ironique que franchement joue la carte de la méchanceté dégingandée et de la satire sociétale (l’homme est un loup pour l’homme) d’un trait un peu épais. De quoi s’amuser tout juste, sans être franchement choqué
Kill Chain
Grande star des années 1990 et 2000, Nicolas Cage (le neveu de Francis Ford Coppola, pour rappel) tourne depuis quelques années ses cinq films annuels à destination de la VOD. Pour la plupart des séries B d’action faciles dont les scénarii ne vont guère plus loin que leurs titres (“La Sentinelle”, “Froide Vengeance”, “Le Chaos”). Ou, plus rare, des films d’horreur à l’esprit nettement plus cinglé (comme “Color Out Of Space”, adaptation fauchée, mais bien tentée de HP Lovecraft. Et “Mandy”, délire
Vivarium
Vivarium
Dégagé des salles mi-mars après quatre jours d’exploitation, “Vivarium” de Lorcan Finnegan aurait pourtant mérité quelques spectateurs en plus. Car si on a à l’esprit “La Quatrième Dimension”, on peut se laisser transporter dans ce curieux cauchemar consumériste. Un conte ironique sur un certain où un couple de trentenaires à la recherche de la maison parfaite est embarqué dans une autre dimension. Guidés par un agent immobilier au comportement étrange, les deux se retrouvent prisonnier d’une maison aussi vivante que sans âme. Incapables de quitter ce pavillon qui semble les retenir, devenant parents d’un enfant déposé sur le paillasson de leur demeure, revenant sans cesse à leur point de départ (leur maison) chaque fois qu’ils tentent de s’échapper, ils semblent errer dans une antichambre de l’enfer. Comme s’ils étaient condamnés pour l’éternité à vivre dans cet univers Ikea. Avec ses cadres oppressants et ses décors vides évoquant des tableaux d’Edward Hopper, “Vivarium” se regarde comme une parodie de nos vies et envies matérialistes
The Wrong Missy
Plus proche de Jim Carrey que des comédies distinguées d’Ernst Lubitsch ou Blake Edwards, “The Wrong Missy”, de Tyler Spindel, est un vaudeville déchaîné où un homme emmène, malgré lui, une fille complètement loufdingue lors d’un week-end d’entreprise où son avenir professionnel se joue. Une comédie dont la tonicité et l’humour très Saturday Night Live reposent principalement sur l’abattage verbal et les mimiques d’une actrice formidablement hilarante. Une certaine Lauren Lapkus, sorte de Will Ferrell au féminin, qui ose tout ce que Catherine Deneuve n’a jamais fait de sa carrière : elle grimace comme Jerry Lewis, gigote dans tous les sens, harangue les foules comme une prédicatrice sous ecstasy et parle de sexe avec une bonhomie décontractée. En contrepoids, son partenaire masculin (l’excellent David Spade) joue le clown blanc en passant subtilement de l’affolement angoissé à la douceur amoureuse. Et tout ça, dans une vulgarité ambiante assez jouissive