Rock & Folk

Une aussi longue absence

Qu’a fait l’élégant Richard Butler ces vingt-neuf dernières années ? Un groupe, une reformatio­n du sien pour des concerts et un nouveau disque. Interview.

- RECUEILLI PAR STAN CUESTA

Rock&Folk : Que s’est-il passé depuis le dernier album, en 1991 ?

Richard Butler : J’ai formé Love Spit Love avec Richard Fortus. Sur la dernière tournée des Psychedeli­c Furs, il avait fait notre première partie avec son groupe, Pale Divine, et je m’étais très bien entendu avec lui. C’est un super guitariste, j’aime son jeu. A ce moment-là, je pensais faire un album solo, je l’ai invité à New York, on a commencé à écrire et il a beaucoup apporté. Puis il a amené Frank Ferrer, le batteur, et ça sonnait comme un groupe. C’est drôle parce que tous les deux étaient dans Guns ‘N’ Roses ! On ne peut pas trouver plus différent... Ça a duré environ sept ans. Ensuite, les Psychedeli­c Furs ont recommencé à tourner vers 2000... Je n’y avais pas pensé. Notre ex-agent nous a sollicités. Je me suis dit que ça : ça pourrait être amusant de jouer ces chansons à nouveau. Donc, j’ai dit oui.

R&F : Il n’était pas prévu de nouvel album des Psychedeli­c Furs ?

Richard Butler : Non, je tournais occasionne­llement avec eux. J’ai aussi fait un album et une tournée solo, en 2007. Mais au fil des années, cette formation est devenue un vrai bon groupe de scène, et j’ai commencé à penser que nous devrions faire de nouveaux morceaux.

R&F : Il y avait de nouvelles chansons dans vos concerts ?

Richard Butler : Deux ou trois, dont “Wrong Train” et “Little Miss World”. Il y a deux ans, on a commencé à s’envoyer des musiques, on a fini par avoir une vingtaine d’idées de chansons et on est allé en studio. On a choisi Richard Fortus pour produire, parce que j’avais déjà beaucoup travaillé avec lui et que j’ai un grand respect pour ce qu’il a fait. Il avait tourné avec les Psychedeli­c Furs comme second guitariste, et même comme guitariste principal pendant un moment. J’avais confiance, il savait comment sonnaient les Psychedeli­c Furs. Rich a fait un travail fantastiqu­e. Ça sonne à la fois très Psychedeli­c Furs et très actuel. Je suis très content du résultat. Personnell­ement, je le mettrais dans mon Top trois ou quatre des disques qu’on a faits, avec “Talk Talk Talk”, “Forever Now” et le premier.

R&F : Rétrospect­ivement, êtes-vous fier de votre parcours, ou regrettez-vous certaines choses ? Richard Butler : Je ne serais pas allé en studio faire “Midnight To Midnight”, mais à part ça, tout s’avère plutôt bon. Je ne perds pas de temps à regretter quoi que ce soit du passé. Quand on répète pour une tournée, on a une liste de toutes les chansons... C’est bizarre d’être dans un groupe depuis longtemps : si on n’en joue pas certaines, le public se sent volé. Si tu vas voir les Rolling Stones et qu’ils ne jouent pas “Jumpin’ Jack Flash”, tu peux te sentir volé. Mais c’est à double tranchant, parce qu’on ne veut pas devenir un juke-box ! Heureuseme­nt, on a assez de disques sur lesquels choisir une chanson qui n’a pas été un hit, pour creuser plus profond dans l’histoire du groupe : “Sister Europe”, “All Of This And Nothing”, “Imitation Of Christ”, il y en a plein que j’adore jouer... Mais je ne m’assieds pas chez moi pour écouter mes propres disques ! ★

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