Rock & Folk

Tricky

- VINCENT HANON OLIVIER CACHIN OLIVIER CACHIN

d’Anoushka Shankar, fille de Ravi et sitariste indienne, du compositeu­r tibétain Tenzin Choegyal, de Charlotte Gainsbourg, mais aussi du sifflement des oiseaux et du bourdonnem­ent des mouches. Partie à la recherche du “Peradam”, une pierre cristallin­e que seuls les chercheurs en quête d’un vrai chemin spirituel peuvent voir briller, Patti poursuit l’escalade et conclut la trilogie en indiquant un bel itinéraire vers l’éternité. JJJJ de Cage The Elephant a convaincu Declan, et Jay a amené au jeune Londonien (Enfield, Greater London pour être précis) une spontanéit­é qui lui faisait défaut. “Be An Astronaut” est le titre fort qui accroche l’oreille dès la première écoute, talonné par “Daniel, You’re Still A Child”. Il y a du groove dans la musique de Declan, un artiste qui aime les basses lourdes et les mélodies lumineuses. Il y a bien quelques traces de pessimisme ambiant, notamment dans “Beautiful Faces” qui parle d’une génération taraudée par le doute sur son avenir, mais jamais le chanteur ne chausse ses gros sabots. Declan n’est pas dans une logique de donneur de leçons, il se contente d’insinuer quelques critiques et de livrer sa vision de pop singer. Le final “Eventually, Darling” est une sorte d’apothéose avec des guitares en érection et un break mélancoliq­ue, le tout sur une thématique dépressive (“We’ll end up alone, oh we know”).

La pop adulescent­e se porte bien en 2020, “Zeros” en est la preuve. JJJ

“Fall To Pieces”

Les albums de Tricky se suivent et se ressemblen­t, dans le sens où ils sont tous dissemblab­les. Et ce n’est pas ce funèbre quatorzièm­e album studio qui dérogera à la règle : nouvelle vocaliste (Marta Zlakowska), ambiance électroniq­ue dépouillée, le principal point commun avec le reste de la discograph­ie trickyenne est la faible présence vocale de son auteur, qui avoue volontiers rêver de ne jamais prendre le micro pour le laisser à ses muses. Heureuseme­nt pour les fans, son management a réussi à l’en dissuader et on l’entend notamment donner le coup d’envoi de “Hate This Pain”, avec cette phrase sépulcrale répétée comme un mantra : “I hate this fucking game/ I hate this fucking pain”, une formule inspirée par son oncle, qui passa sept ans de sa vie en prison. “Fall To Pieces” est un disque sombre, et on ne peut s’empêcher de noter le point commun macabre entre son auteur et Nick Cave, tous deux ayant récemment perdu leur enfant dans des conditions tragiques. Est-ce pour cela qu’une chanson comme “Chills Me To The Bone” est aussi froide, aussi désespérée ? Il reste malgré tout quelques raisons d’espérer, ainsi le single “Fall Please”, que son auteur estime influencé par la go-go music

(à la grande surprise de ceux qui connaissen­t ce style plutôt joyeux et cuivré venu de Washington DC), est avec “Running Off” un des deux titres un peu plus légers que la majorité des autres chansons. Dépouillé musicaleme­nt et mélodiquem­ent, ce projet minimalist­e et sans concession­s (certains morceaux semblent s’arrêter en plein milieu) saura malgré tout séduire les amateurs de noirceur et les fans hardcore de Tricky, étrange artiste aussi prolifique qu’insaisissa­ble. JJJ

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