Rock & Folk

DANI

Icône culte de la nuit parisienne des années 60-70, Dani a tout vu, tout bu, tout fumé, tout pris. Rencontre avec la chanteuse à l’occasion de la sortie de son nouvel album “Horizons Dorés”.

- Christophe Ernault

C’EST DANS UNE CHAMBRE ROCOCO du deuxième étage de l’hôtel Le Lotti (Paris, 1er) désertique que l’on retrouve Dani. La chanteuse, égérie des sixties aux mille vies (mannequin, fleuriste, meneuse de revue, propriétai­re de night-clubs, comédienne, etc.), accueille, décontract­ée, pour promouvoir son nouvel album “Horizons Dorés” qui rompt un silence de plus de dix ans. Disque au contenu apparemmen­t hybride (un mélange d’anciennes chansons et de nouveautés) mais traité contre toute attente de façon assez cohérente, grâce à une approche minimalist­e mettant bien en valeur sa voix et la guitare tenue par sa complice Emilie Marsh. Elle demande si elle peut s’en griller quelques-unes pendant l’entretien. Autorisati­on accordée. Une cigarette fine se pose alors sur ses lèvres.

Je revois parfois Mick Jagger

ROCK&FOLK : Premier disque ?

Dani : Un album de Clarence “Bad Boy” Palmer And The Jive Bombers qui s’appelait “Cherry”. Je l’ai acheté chez Monsieur Olive, l’un des seuls disquaires de Perpignan, où j’ai grandi. Il y avait un autre magasin de disques mais spécialisé en musique classique...

R&F : Vos parents étaient mélomanes ?

Dani : Ils écoutaient surtout les comédies musicales ou les musiques de revues françaises ou américaine­s, genre Mistinguet­t, Judy Garland, Maurice Chevalier, Luis Mariano... Il y avait du Georges Brassens aussi, que j’adorais.

R&F : Un disque en particulie­r de Brassens ?

Dani : “Le Parapluie” (elle fredonne) : “Un petit coin de parapluie, contre un coin de paradis, elle avait quelque chose d’un ange”...

R&F : Vous arrivez à Paris au début des années soixante, votre premier disque, un EP, sort en 1966 avec notamment “Garçon Manqué”, reprise de l’obscur “Too Late To Meet (Once Upon A Time)” de Wayne Newton. “Garçon Manqué”, il fallait oser à l’époque, non ? Dani : Je ne sais pas. Je me suis laissé un peu faire. Mais, oui, ce titre était un peu rebelle comme on l’est quand on a vingt et un ans... Dans ces années, c’était les arrangeurs qui faisaient la loi en studio. Toi, tu arrivais, tu posais ta voix et c’était tout. Je pensais surtout que ça n’allait pas durer...

R&F : Dans votre dernier album, “Horizons Dorés” vous faites une reprise de l’un de vos titres de 1967, “Les Artichauts”... Dani : C’est Frédéric Botton qui m’avait écrit ça. Il y a toujours beaucoup de double sens dans ses textes. Il m’avait aussi écrit “Le Chpoum” ou “La Machine” que les Stranglers reprennent en concert. “Les Artichauts”, je la joue sur scène avec Emilie Marsh, et elle nous fait toujours rire.

R&F : Beatles ou Stones ?

Dani : Les Stones. Mais avant, j’étais surtout fan des Kinks... C’est l’époque où j’allais beaucoup à Londres pour faire le mannequin. Les Stones étaient bien moins sages que les Beatles, qui étaient, eux, très classiques. La provocatio­n des Rolling Stones, c’était plus mon truc à moi, à ce moment-là...

R&F : Un disque en particulie­r ? Dani : “Satisfacti­on”, évidemment. Mais j’aime beaucoup “Lady Jane” sur “Aftermath”.

R&F : Vous les avez rencontrés ? Dani : Bien sûr. Mon amie Zouzou était avec Brian Jones... C’était une bande. Je revois parfois Mick Jagger et Ron Wood.

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