Rock & Folk

Bette Smith

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“The Good The Bad And The Bette”

On pensait cela improbable, et puis, surprise, arrive une nouvelle chanteuse de rock’n’soul, coupe afro et voix de stentor. Comme Sam Cooke, Bette Smith baigne d’abord dans le gospel avant de s’adonner à la musique séculière — la frontière entre les deux semble parfois floue sinon poreuse : on y chante l’amour, qu’il soit spirituel ou sensuel, sur des rythmes qui transporte­nt. Originaire de Bed-Stuy (Bedford-Stuyvesant, quartier de Brooklyn réputé difficile), elle se signale avec “Jetlagger” produit par Jimbo Mathus (2017), premier album si réussi qu’elle est invitée au Festival de Montreux. Pour ce nouveau disque, elle quitte à nouveau New York pour le Mississipp­i, studio Dial Back Sound, où elle collabore avec Matt Patton (bassiste des Drive-By Truckers) et Bronson Tew (batteur de Jimbo Mathus). Comme à la grande époque de Stax ou de Muscle Shoals, artistes blancs et noirs animés par une passion commune unissent ici leurs talents. Encouragée par la chaleur du Sud, fidèle à la tradition, Bette Smith — qui pose ici avec Jeremiah, son australian labradoodl­e — se donne avec autant d’ardeur aux morceaux enlevés, “I’m A Sinner”, qu’aux chansons de coeur brisé ou en passe de l’être, comme “Don’t Skip Out

On Me”. Le décès de sa mère lui inspire “Whistle Stop”. La guitare de Luther Dickinson orne “Signs And Wonders”. Egalement moderato, “Pine Belt Blues” se construit sur un riff qui rappelle agréableme­nt les années soixante-dix. Le titre de l’album,

Le Bon, la Brute et la Bette, évoque les westerns italiens, tout comme la première plage, “Fistful Of Dollars”. Patterson Hood, Drive-By Truckers en chef, participe à “Everybody Needs Love”, moment culminant de ce second album sur lequel Bette Smith se montre digne du légendaire Eddie Hinton. ✪✪✪ JEAN-WILLIAM THOURY

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