Downtown New York Underground 1958-1976
Activistes Pop, Cinéma Indé, Freaks Gays & Punk Rockers
Rivages Rouge
Il y a déjà eu des tonnes de livres sur la contre-culture des années soixante et les débuts de la scène punk à New York, et si “Downtown New York Underground 1958-1976” ne bouleverse pas le paysage, il se concentre, lui, sur des acteurs et des lieux moins souvent célébrés quoiqu’aussi déterminants. L’auteur, Kembrew McLeod, a bossé dixsept ans pour écrire cette véritable somme, et la vision d’ensemble qu’il peint permet de mieux comprendre la géographie et les liens entre les différentes bandes et leurs aventures artistiques. Car si on connaît tous Warhol, Lou Reed ou les Ramones, nombreux sont ceux qui leur ouvrirent la route, en particulier dans la flamboyante communauté gay où de nombreux inconnus aujourd’hui firent alors exploser toutes les barrières morales et esthétiques de l’Amérique d’après-guerre. Cette bohème ultra-fauchée avait trouvé refuge dans les quartiers pauvres et mal famés du bas de Manhattan et y avait ouvert des clubs, des théâtres Off-Off-Broadway, des galeries, des happenings qui allaient finalement élargir toute notre culture par leur créativité et leur ouverture d’esprit. Le point de vue global de McLeod lui permet de relier ces artistes et leurs oeuvres entre eux et de montrer à quel point ils s’entremêlaient et formaient une petite communauté soudée où tous expérimentaient avec une extrême liberté et où tous collaboraient et s’influençaient. Touffu, très très détaillé, ce livre raconte de façon parfois un peu brouillonne une autre histoire que la macho histoire officielle et rappelle que tous ces mouvements artistiques sont nés de la magique combinaison d’une ville en décrépitude et d’un besoin vital de libertés et de droits, un peu comme aujourd’hui en fait. Ça promet.