Face It

Harper Collins

Blondie a toujours joui d’un statut un peu ambigu. Chanteuse star d’un groupe qui portait son nom, elle insistait néanmoins sur le fait qu’elle n’en était qu’un membre et pas la leader quand ses maisons de disques jouaient, elles, avec plus ou moins son accord, de son ravissant physique et de sa gracieuse mais glaciale coolness pour la mettre seule en avant. Son livre lui ressemble en tous points. Elle est bien la reine du cool, les pages sur ses années d’apprentissage montrent à quel point elle a su obstinément s’entourer des bonnes bandes, des bons artistes et a fréquenté ou collaboré avec les meilleurs. Elle nous montre aussi à chaque page son immense flegme — la scène de viol la plus chill de l’histoire — et cette maîtrise d’elle-même et de son image qu’on devinait déjà derrière ses looks excentriques et frappants. La conscience de sa beauté est ici assumée et démontrée comme l’implacable outil professionnel qu’elle fut pour sa carrière, mais Debbie a toujours l’extrême élégance de garder les lauriers pour ses petits camarades, et en particulier pour son ex-compagnon Chris Stein dont elle chante à chaque page ou presque les louanges. En revanche, malgré sa franchise sur les événements de sa vie, sa retenue naturelle reste intacte sur ses sentiments, vous saurez donc que Bowie était naturellement très bien pourvu mais pas pourquoi Chris Stein et elle se sont séparés. New York est son coeur dit-elle, elle en est indiscutablement une des grandes dames.