Rock & Folk

BLUE OŸSTER CULT

Moins médiatisé que le Pourpre Profond ou le Noir Sabbat, le Culte de L’Huître Bleue est portant une couleur essentiell­e et durable de l’arc-en-ciel heavy qui marqua les seventies, et qui perdure en ce 21ème siècle. Explicatio­ns avec Donald Roeser alias B

- RECUEILLI PAR OLIVIER CACHIN Album “The Symbol Remains” (Frontiers Music/ Pias)

FONDÉ EN 1971 SUR LES CENDRES DE SOFT WHITE UNDERBELLY, le BÖC fut dès son premier album de 1972 un des acteurs majeurs de ce rock électrique et lourd aux relents ésotérique­s, avec en guise de démarrage une trilogie d’albums sentant le soufre. Les paroles teintées de science-fiction aux influences de HP Lovecraft et plus tard de William Gibson, dont certaines écrites par les maîtres SF Michael Moorcock et John Shirley, accompagna­ient les riffs puissants du guitariste/ chanteur surnommé “Buck Dharma” par le producteur Sandy Pearlman, à savoir Donald Brian Roeser. Celui-là même qui, cinquante ans après ses débuts et vingt ans après le dernier disque, nous parle de son histoire et du très respectabl­e comeback album “The Symbol Remains”.

Premier album depuis vingt ans

ROCK&FOLK : Qu’est-ce qui a le plus changé pour vous depuis ce demi-siècle au sein du Blue Öyster Cult ? Buck Dharma : Je pense que c’est le business. On a démarré à l’ère du vinyle, puis il y a eu les cassettes, les CD, le streaming... Le monde de la musique a plus changé que le Cult. Mais on ne peut pas s’empêcher de jouer et d’écrire comme on le fait. En 2020, il est clair qu’on ne va pas défoncer les charts mais on a suffisamme­nt de fans pour sortir ce nouvel album, qui va plus loin que le simple heavy metal.

R&F : Avez-vous des liens avec vos contempora­ins, comme Black Sabbath et Deep Purple ?

Buck Dharma :

C’est toujours flatteur de nous comparer à des groupes que nous admirons encore aujourd’hui. Notre style est lié à notre ère de création, la technologi­e a changé mais nous restons fidèles à nos origines.

R&F : D’où vient le nom de votre groupe ? Buck Dharma : Cela vient d’un poème, “The Soft Doctrines Of Imaginos”, écrit par Sandy Pearlman, notre producteur, qui est mort en 2016.

R&F : Les thèmes de vos chansons flirtent souvent avec la science-fiction... Buck Dharma : Oui, on a eu des textes de Michael Moorcock, qui travaillai­t aussi avec Hawkwind. On a pas mal de références littéraire­s, on préfère le storytelli­ng aux chansons qui parlent de filles et de bagnoles.

R&F : Votre page Wikipedia présente la période 1982-1987 du BÖC comme celle du “déclin et de la chute”... Buck Dharma : Au début des années 1980, on a cessé de faire des gros chiffres donc, discograph­iquement, on était en chute, mais on a toujours tourné et rempli les salles, ce qu’on continue encore aujourd’hui. “The Symbol Remains” est notre premier album depuis vingt ans et on en est contents. Je ne sais pas si ce sera le dernier, on verra bien.

La tête de Godzilla

R&F : Faites-vous partie des rockers qui ont apprécié le film “Spinal Tap” ? Buck Dharma : J’avais été le voir en salle avec ma femme lors de sa sortie, et on était les seuls à rigoler ! Le public lambda venu voir un film de Rob Reiner ne comprenait pas la plupart des références. Pour un rocker, ça peut être douloureux mais ça reste drôle.

R&F : Racontez-nous une anecdote du BÖC dans l’ambiance “Spinal Tap”. Buck Dharma : On a eu ça au moment de notre hit single “Godzilla”. On avait un concert pour le nouvel an 1978 à San Francisco organisé par Bill Graham. Son équipe avait construit pour nous une tête géante du monstre, et ils nous ont proposé de la garder après le show. On a dit OK, mais au bout d’un an et demi de tournée, la tête de Godzilla était complèteme­nt défoncée, comme la tête de bouc dans “Spinal Tap” ! Je ne sais pas s’ils ont utilisé ça pour le film, mais c’était dans le même délire.

R&F : Metallica, qui a repris votre morceau “Astronomy”, vient de sortir “S&M2”, un disque de hard rock symphoniqu­e avec grand orchestre. Ça vous inspire ?

Buck Dharma : Ah, ah, c’est très “Spinal Tap” ! Je n’avais pas envisagé faire un truc pareil, mais peut-être que je devrais !

H

Newspapers in French

Newspapers from France