Lee Fields

“Big Crown Vaults vol 1”

Le CD est arrivé dans la boîte aux lettres par une journée particulièrement glauque. Le reconfinement avait été prononcé la veille, un attentat s’était produit le matin, et il y avait ce plafond de nuages d’un gris qui virait au noir. L’irruption d’un album de soul ressemblait donc à un petit cadeau de la Providence. Un album ? Pas exactement. “Big Crown Vaults vol 1” est composé d’inédits des deux derniers efforts de Lee Fields pour le label de Brooklyn, Big Crown Records. Pas vraiment des fonds de tiroir : l’ouverture “Two Timer” est poussée par une ligne de basse digne de James Jamerson, choeurs et cuivres s’enroulent autour d’une mélodie divine ; derrière, une sucrerie doo-wop, avec guitare juteuse et voix rédemptrice (“Regenerate”). Lee Fields, soixante-neuf ans, est