Rock & Folk

Johnny Gallagher And The Boxty Band

- STAN CUESTA PHILIPPE THIEYRE

joue de tous les instrument­s ou presque, en couches superposée­s : guitares, piano, orgue, autoharpe... Elle est simplement accompagné­e par Matthew Schneider à la basse, et surtout à la pedal steel guitar, dont les sonorités éthérées renforcent le côté rêveur et évanescent de ses chansons. Il n’y a pas de batteur. Le tout est délicateme­nt enregistré dans son studio de Nashville par Andrija Tokic, mais l’impression d’ensemble produite par cet album est assez indéfiniss­able. Tout le spectre des émotions y passe : agacement, curiosité, séduction, addiction. Bien sûr, il ne va pas révolution­ner les charts de ce côtéci de l’Atlantique, ni probableme­nt de l’autre. D’ailleurs, c’est déjà le douzième de la dame... Mais c’est normal, tant cette musique est translucid­e, semblant presque disparaîtr­e au moment où on l’écoute. Disque attachant du mois. JJJ

“A 2020 Vision”

Pas facile de porter le nom de Gallagher pour un bluesman irlandais, mais, guitariste et chanteur, Johnny a relevé le défi. Habitué des festivals et des clubs européens, notamment français, ses enregistre­ments n’étaient jusqu’à présent disponible­s qu’à l’occasion de concerts, ou d’un cercle restreint d’initiés. Le label français Dixiefrog lui permet enfin de bénéficier d’une véritable diffusion en proposant treize titres choisis parmi les cinq albums autoprodui­ts entre 1997 et 2018. A douze ans, Johnny Gallagher fait sa première apparition sur scène comme batteur dans le groupe de son père, Sean. Outre les guitares, la flûte et le banjo, il joue de la batterie sur trois morceaux de “A 2020 Vision”. A ses côtés, le Boxty Band est une affaire familiale avec ses frères jumeaux, Pauric, claviers, et James, basse.

Les batteurs Michael Christie, puis Sean O’Reilly complètent la formation de Donegan. Si les treize titres de l’album proviennen­t d’années et de studios différents, à l’écoute, ils semblent pourtant issus de la même session tant ils s’enchaînent naturellem­ent. A l’exception de “Wonderful Tonight” emprunté à Eric Clapton, ils sont tous composés par Johnny Gallagher alternant entre blues rock énergique, “Scars And Stitches”, “The Cowboy Of The Deep Blue Sea”, country blues avec le banjo de “Bird”, rock sudiste, “The Spanish Fountain”, “Judi”, boogie, “Shake That Tambourine”, le piano de “Mr George” et une ballade jazzy avec saxophone, “The Jesus Song”. “Patrimonio” est un hommage au festival des Nuits de la Guitare de Patrimonio, où il a été invité quatre fois, et au vin corse. Ni novateur, ni dans l’air du temps, juste un très bon disque de blues rock joué et chanté avec ferveur, feeling et dextérité par un digne héritier de Rory.

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