The Doors
“MORRISON HOTEL 50TH ANNIVERSARY DELUXE EDITION”
Warner
Après le four de “The Soft Parade”, album courageux ayant dérouté les fans du groupe, les Doors, en 1970, décident de revenir à leurs racines : le blues. Composé d’une face baptisée “Morrison Hotel” et d’une autre intitulée “Hard Rock Cafe”, le disque verse donc effectivement dans le blues (“Roadhouse Blues”), parfois assez funky (“Peace Frog”, le meilleur du lot). Là, sur ces titres qui ne brillent pas par leur mélodie ni pas leur inventivité, Morrison sort sa fameuse voix rauque et étouffée que Ian Astbury du Cult (qui se faisait surnommer “Wolfchild”, sans blague) a tenté de copier toute sa vie. Mais sur ce disque (la version anniversaire propose un vinyle, l’album remasterisé et plusieurs sessions de travail) qui annonce clairement “LA Woman”, c’est lorsqu’il croone que le Jim est
à son meilleur, comme sur “Blue Sunday” ou le splendide “Indian Summer” qui invente littéralement Mazzy Star. D’ailleurs, Mazzy Star l’a repris, CQFD. carrière en solitaire. Un premier coffret a réuni les débuts de sa carrière en solo, le second, qui sort ces jours-ci, est tout aussi captivant. Enregistrant, sauf exception, tout lui-même, Rother a conçu une musique électronique hybride, souvent mêlée à sa guitare reconnaissable entre mille (Thurston Moore et John Frusciante en sont fous). Il part d’une mélodie simple, presque enfantine, puis, comme un peintre, ajoute des couches à l’aide de son Fairlight. Sauf que, contrairement à un peintre, ses couches disparaissent, remplacées par d’autres. Rother crée des tableaux mouvants, perpétuellement renouvelés, bien plus riches et variés que toute l’ambient d’Eno. “Solo II” réunit tous ses disques du début des années 1980 à 2020, ainsi qu’un album inédit. Ces instrumentaux sont de toute beauté, mais ne conviendront probablement pas aux fans d’AC/DC.
o