Rock & Folk

BRITPOP

Une réédition célébrant le 25ème anniversai­re du deuxième album d’Oasis, “(What’s The Story) Morning Glory?” fait ressurgir de vieux souvenirs d’une Angleterre regardant légèrement dans le rétroviseu­r. Arnaque ou coup de génie ?

- Nicolas Ungemuth

C’EST JARVIS COCKER QUI L’A DECLARÉ IL Y A PEU : la britpop n’était qu’un mouvement musical réactionna­ire dont l’unique modèle était les Beatles. Il y a du vrai là-dedans, et Dieu sait que Pulp, en activité depuis les années 1980, ne s’inscrivait pas dans cette tendance, c’est d’ailleurs ce qui en a fait l’un des groupes les plus intéressan­ts de la scène. Mais tout ne fut pas aussi simple que cela. “(What’s The Story) Morning Glory?”, l’album de tous les records, paru en 1995 et qui ressort aujourd’hui en grande pompe pour fêter son vingt-cinquième anniversai­re, est un peu l’arbre qui cache la forêt. Mais pour mieux comprendre, il faut remonter un peu en arrière...

Faire danser les jeunes sous ecstasy

Durant des années, l’Angleterre a brillé par son inventivit­é et sa diversité musicale. Il y eut le punk, puis l’extraordin­aire scène post punk, qui a duré jusqu’aux débuts des années 1980. Après quoi les “nouveaux romantique­s” ont connu leur quart d’heure de gloire, puis les Smiths et The Jesus And Mary Chain ont tout dynamité, tandis que New Order continuait son bonhomme de chemin et parvenait à se réinventer. Après l’impact nucléaire des groupes de Morrissey et des frères Reid, allaient se développer la noisy pop, le mouvement surnommé C-86, le shoegazing qui empruntait autant aux JAMC qu’aux Cocteau Twins, dont les têtes de gondole furent les géniaux My Bloody Valentine, talonnés par Ride, Slowdive et Lush. Au même moment éclatait la scène dite Madchester, avec The Stone Roses et les Happy Mondays... Le shoegazing était atmosphéri­que, limite planant, et les Roses comme les Mondays savaient s’y prendre pour faire danser les jeunes sous ecstasy (même Primal Scream, mené par un ancien JAMC, s’y est mis), mais il faut bien l’admettre, les deux genres n’étaient pas formidable­ment doués pour les chansons. C’était en gros, et sans être péjoratif, de la musique d’ambiance plus que des compositio­ns ciselées qu’on peut siffler dans son bain. Tout cela commença à s’essouffler sérieuseme­nt... Pendant ce temps-là, aux Etats-Unis, une bande de dépressifs mal dans leur peau, en chemises à carreaux et jeans déchirés, se mirent à gueuler leur mal-être à qui mieux mieux. Certains, comme Nirvana, savaient écrire des chansons, et c’est ce qui fit le succès du groupe, doté en plus d’un chanteur charismati­que

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