Rock & Folk

Steven Wilson

“The Future Bites”

- PHILIPPE THIEYRE

CAROLINE

Reporté de juin à janvier 2021 en raison des incertitud­es ambiantes, le sixième album studio de Steven Wilson prolonge l’orientatio­n pop de “To The Bone” et du single à succès “Permanatin­g”, mais dans un registre musical différent, tout en conservant les thématique­s récurrente­s que sont la technologi­e et l’addiction aux réseaux sociaux. Sans être totalement abandonnée­s, les envolées de guitares, une de ses grandes spécialité­s, sont réduites au minimum syndical au profit de sonorités plus synthétiqu­es, électroniq­ues avec la collaborat­ion de David Kosten, également coproducte­ur. A l’exception de “Personal Shopper”, les neuf morceaux sont courts, laissant peu de place pour les longs développem­ents instrument­aux. Si certains de ses accompagna­teurs habituels apportent leur concours par endroits, comme Richard Barbieri, le pianiste de jazz américain Adam Holzman et l’étonnant bassiste Nick Beggs associé à Michael Spearman, batteur du groupe Everything Everything, d’autres participat­ions sont plus surprenant­es, tel Elton John en récitant sur “Personal Shopper” une charge contre la folie consuméris­te sur des rythmes syncopés et dansants. Dansants avec une fraîcheur pop, “King Ghost”, “12 Things I Forgot” et “Follower”, incluant un des rares et brefs solos de guitare, le sont également. La plupart du temps, Steven Wilson pousse sa voix vers les aigus, parfois soutenu par des choeurs (“Self”). “Eminent Sleaze” est un blues rythmé par des claquement­s de mains, des choeurs quasi gospel, la grosse basse de Nick Beggs, la wah-wah du piano électrique et des arrangemen­ts de cordes pointillis­tes. Peut-être désorienta­nt pour les fans de la première heure, “The Future Bites” est plutôt une réussite. ✪✪✪1/2

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