The Viagra Boys
“Welfare Jazz”
YEAR0001 RECORDS
Chanteur californien expatrié à Stockholm, Sebastian Murphy, leader absolu des Viagra Boys, semblait avoir pris tout un tas de saines résolutions pour boucler l’année 2020. En particulier : devenir une bête de scène façon Iggy Pop jeune, garanti 100 % désintoxiqué. Ça, c’était avant que la Covid-19 ne vienne mettre le holà dans son nouveau plan de carrière. Après l’annulation d’une tournée européenne à guichets fermés et le report de l’album, c’est donc avec quelques mois de retard que débarque le disque “Welfare Jazz”. Enregistré entre 2019 et 2020, l’album indique sobrement une demidouzaine de noms différents pour la production, allant de Daniel Fagerström à Pelle Gunnerfeldt en passant par Matt Sweeney, Patrik Berger, Raisen Brothers et DJ Haydn. Trois des treize titres ne sont pas vraiment des chansons, mais plutôt des intermèdes. Pour les dix autres, l’amateur de stoogeries post-punk enregistrées avec un maximum de compression va trouver Docs coquées à son pied. Derrière une basse omniprésente, la voix de Murphy rebondit sur un matelas de synthés déglingués, saxophone en prise directe avec Steve MacKay, batterie donnant dans le lourd minimaliste et guitares psychés. Après un démarrage punk pied au plancher avec “Aint’ Nice” (voir le clip génial qui l’accompagne), l’amateur de sauvageries diverses et variées appréciera dans l’ordre “Toad”, une sorte de fusion entre Nick Cave et Al Jourgensen ; le blues post-apocalypse “Into The Sun” et “Shooter”, un instrumental avec break hollywoodien parfait pour animer une rave party au fin fond de la Bretagne. Pour le reste, c’est un album en demi-teintes qui s’achève avec des titres moins forts qui pourraient même laisser penser à du mauvais Philippe Katerine… ✪✪✪