Aaron Lee Tasjan

“Tasjan! Tasjan! Tasjan!”

NEW WEST RECORDS

Ce natif du Delaware est une sorte de petit génie précoce. Son parcours est impressionnant. Très jeune, il a fait partie d’un groupe produit par Tony Visconti. Puis il a été guitariste d’appoint de Drivin’ N’ Cryin’ et des New York Dolls... Aujourd’hui installé à Nashville, il enchaîne les albums solos avec une créativité folle. C’est déjà le quatrième, alors qu’on le découvre seulement par ici. On dit que cet album est plus pop que ce qu’il a fait par le passé. Pop, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est simple, les trois premiers titres sonnent comme du Jeff Lynne. Et sur “Up All Night”, on dirait carrément du Tom Petty produit par Lynne. C’est confondant, presque gênant. Après, ça change, les morceaux plus acoustiques font penser à... du Paul McCartney ! Quant à “Now You Know”, elle a un petit parfum Beach Boys époque “Friends”. Beaucoup de références ? Certes, mais là, impossible de faire autrement. Le tout est parfois un peu trop beau pour être honnête, surtout quand il frôle le sirupeux — problème fréquent avec la pop. Aaron Lee Tasjan est sans conteste un musicien très doué, un compositeur prolifique avec un vrai talent pour les mélodies accrocheuses et les arrangements délicats. Mais où est son originalité ? Peut-être dans son propos, avec des phrases comme

“J’ai rompu avec mon petit ami pour sortir avec ma petite amie”, que McCartney n’aurait jamais pu écrire... L’album est d’ailleurs dédié à tous les jeunes comme lui qui se sentent “différents” — en gros, victimes de l’homophobie. Peut-être en souvenir du producteur Jimmy Iovine, qui lui a un jour déclaré que “les gars maquillés ne vendent pas de disques”. A voir. ✪✪✪