Rock & Folk

Wayne Kramer : Panic In Detroit

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Membre fondateur du MC5, un des dix groupes américains qu’on peut réellement qualifier de séminaux, guitariste en rogne, activiste en mouvement perpétuel et récent auteur d’une autobiogra­phie à lire dans le texte (“The Hard Stuff” – Faber & Faber), Wayne Kramer a été impliqué dès le départ dans “Detroit Stories”.

“Le MC5 avait joué une fois ou deux avec Alice et son groupe avant qu’ils s’installent à Detroit, et j’avais écouté leurs deux premiers albums. On les a accueillis à bras ouverts parce qu’ils étaient aussi cinglés que nous ! Certes, il y avait du challenge, et aussi avec les Stooges, mais ça nous a tous rendus meilleurs. Ils étaient comme une tribu perdue qui cherchait un foyer et, chez nous, ils se sont retrouvés au milieu d’âmes soeurs. Vous savez, on essayait tous de plaire à notre auditoire tout en lui ouvrant l’esprit. Et puis c’était un très bon groupe ! Tant mieux, car le public était sacrément exigeant. Il n’y avait pas de place pour les rigolos. Evidemment, le MC5 était très engagé sur le plan politique et le ACG ne l’était pas du tout. Pour autant, ça ne m’a pas posé de problème car je n’ai jamais considéré que tout le monde devait penser comme moi ! Je respecte les gens qui sont honnêtes avec eux-mêmes et avec leur art. Et c’est le cas d’Alice. L’artiste est en recherche constante de la vérité de la situation, et c’est ainsi que son oeuvre a du sens. Alice a fait le choix de ne pas faire de commentair­es politiques et il n’a pas dévié de cette ligne. Je le vois comme une sorte de conservate­ur libéral (rires). Il a joué au golf avec Donald Trump, mais il n’est pas dupe. Lors d’une partie avec Alice, dès le troisième trou, le caddy lui a fait remarquer qu’il trichait. Trump a répondu : ‘Je triche en affaires, je trompe ma femme et je triche au golf. C’est comme ça.’ En tout cas, j’ai été ravi que Alice et Bob Ezrin me contactent pour ce projet en hommage à Detroit. Je leur ai conseillé quelques musiciens et j’ai adoré collaborer avec eux sur le plan de l’écriture. Ça a été un processus créatif super et j’ai compris à quel point Bob était l’arme secrète d’Alice. C’est un génie de la production qui travaille dur et sait y faire avec les musiciens. Il est le George Martin du hard rock ! Quant aux concerts, je suis impatient qu’on en redonne. Alice Cooper, sur la route, c’est une machine incroyable­ment bien huilée. C’est pro, ingénieux, tout le monde est cool, personne ne se la pète… Et rien que ça, dans le milieu du rock, c’est remarquabl­e !”

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