Le tour du Yorkston en vingt-quatre mois

Exceptionnellement productif, l’Ecossais a sorti pas moins de quatre albums grandioses depuis début 2019.

Janvier 2019 “The Route To Harmonium”

(James Yorkston)

Pour son retour sous son nom après presque cinq ans de side projects prenant toute la lumière, James Yorkston revient, plus personnel que jamais, plus monumental, plus solo aussi (il joue d’une trentaine d’instruments), pour une construction baroque sans limite spatio-temporelle, où se mêlent synthés et sonorités ancestrales, brouillards acoustiques et survols astraux à l’autre bout du monde. Plus qu’un disque, une vision.

Janvier 2020 “Navarasa: Nine Emotions”

(Yorkston/ Thorne/ Khan)

Les Crosby, Stills & Nash de l’ancien Commonwealth (un Ecossais, un Anglais de l’île de Wight, un Indien de New Delhi), sauf qu’ils s’entendent bien et ne prennent pas (ou moins) de coke. Neuf morceaux, neuf émotions humaines, un concept spirituel hindou pour un concept album de fusion folk/jazz/world, ce troisième album finit d’installer le trio en véritable carrière parallèle pour Yorkston. Question : qui fera leur Neil Young, et d’où viendra-t-il ?

Mai 2020 “That Summer, We Flew”

(James Yorkston)

“La pandémie, ça a été un an de concerts partis en fumée.” Pour l’aider à joindre les deux bouts, Domino autorise Yorkston à compiler démos, duos, reprises (dont “I’m Set Free” du Velvet Underground et “The Question” de Michael Hurley) et chansons de BO de films en un disque “bonus” (mais essentiel) vendu sur le Bandcamp de l’artiste.

Janvier 2021 “The Wide, Wide River”

(James Yorkston & The Second Hand Orchestra) Le retour de sa métaphore favorite (la rivière, son flot, son lit, ses deux rives) pour une “rencontre” avec un groupe de musiciens suédois (dont le “Peter” de Peter Bjorn And John), “The Wide, Wide River” est un disque défouloir, exaltant et élégiaque, sublimement mélodique. Un vrai “James Yorkston”, un nouveau sideproject, ou entre les deux ? “Je le vois comme un James Yorkston, sans aucun doute. Ce sont mes chansons, ma voix, ma direction. Mais tellement ‘augmenté’ par l’apport des musiciens que je ne pouvais pas me résoudre à le présenter comme un disque solo.” Hybride, contrasté, hors-genres…

Du pur James Yorkston, en résumé.