Le meilleur du Pierce
Les meilleurs coups de feu de Jeffrey Lee Pierce, avec le Gun Club ou en solo.
“Sex Beat”
“Fire Of Love”, 1981
Quatre accords rampants pour ce qui sera probablement l’unique tube — façons de parler — du Gun Club. C’est la voix, totalement habitée, qui explose tout, et les textes qui montrent déjà de curieuses obsessions : “We can fuck forever, but you will never get my soul.”
“She’s Like Heroin To Me”
“Fire Of Love”, 1981
Encore un classique de ce premier album parfait. Jeffrey, plus habité que jamais, hurle une histoire d’amour toxique : “She feels like heroin to me, she cannot miss a vein.”
“Ghost On The Highway”
“Fire Of Love”, 1981
Initialement intitulé “The Devil And The Nigger”, “Ghost On The Highway” résume parfaitement la mythologie récurrente de Jeffrey Lee Pierce. Les routes désolées, les âmes mortes. Brillant.
“For The Love Of Ivy”
“Fire Of Love”, 1981
Ce serait possiblement dédié à Poison Ivy des Cramps, grands amis du Gun Club (qui lui emprunteront Kid Congo pour leur deuxième album). Intense, la performance est inoubliable.
“Carry Home”
“Miami”, 1982
Le morceau qui ouvre le bal du deuxième album produit par Chris Stein de Blondie. La désolation est au programme, la voix trouve finalement cette curieuse façon de chanter, tirant sur les notes…
“Watermelon Man”
“Miami”, 1982
Rien à voir avec le classique de Herbie Hancock, mais un beau délire vaudou qui évoque directement le meilleur de Dr. John période “Gris Gris”.
“Mother Of Earth”
“Miami”, 1982
Le morceau final de “Miami”, ballade somptueuse qui sera reprise plus tard par plusieurs musiciens, dont Rowland S Howard, ex-Birthday Party. Classique.
“The Fire Of Love”
“Miami”, 1982
Pierce revisite de manière démente le classique morbide de Jody Reynolds et invente le rockabilly gothique (les Cramps étaient moins sérieux et plus dans le grand-guignolesque). Fabuleux.
“Death Party”
“Death Party”, 1983
Extrait d’un EP qui est la seule trace du line up avec Jim Duckworth (Panther Burns) et Dee Pop, ce morceau stoogien et furieux annonce le programme : “Come to the death party, you ain’t got nothing to lose.” Logique.
“Moonlight Hotel”
“The Las Vegas Story”, 1984
“Well I’m a thousand miles below, I’m in a hole here waiting for you.” Un morcau fou sur un album génial, mieux produit que son prédécesseur. Avec une reprise hantée de “My Man Is Gone Now”, le Gun Club ouvre les portes de son vocabulaire musical.
“Walking With The Beast”
“The Las Vegas Story”, 1984
Le titre est explicite et Jeffrey Lee Pierce continue d’explorer les égouts de la musique avec, toujours ses idées fixes sur l’ange déchu. Menaçant, lourd, le titre est l’un des meilleurs de cet album splendide.
“Sex Killer”
“Wildweed”, 1985
Pour cet essai en solo grandiose, le musicien cogne fort avec ce titre dérangé porté par la batterie furax d’Andy Anderson. Cela aurait dû être un tube, mais ce n’était pas le genre de l’époque.
“From Temptation To You”
“Wildweed”, 1985
L’un de ses plus beaux tours de chant et, curiosité, le seul morceau de l’auteur reposant sur un piano (joué par Craig Leon, qui avait produit les Ramones). Les paroles sont à pleurer, la voix aussi.
“Port Of Souls”
“Mother Juno”, 1987
Il aura fallu trois longues années pour que le Gun Club se réactive, avec Kid Congo de retour. “Port Of Souls” est sans doute la plus admirable performance de JLP, qui s’arrache les amygdales et sort quelques fulgurances à la guitare.
“The Breaking Hands”
“Mother Juno”, 1987
Robin Guthrie, des Cocteau Twins (que Pierce adorait) produit tout “Mother Juno”, mais c’est sur cet unique morceau qu’on retrouve sa patte, laquelle convient parfaitement à Jeffrey qui signe l’une de ses plus belles compositions.
“Temptation & I”
“Pastoral Hide & Seek”, 1991
Pierce évoque directement ses démons sur ce morceau poignant. Sur le même album, une version géniale de “Eskimo Blue Day” du Jefferson Airplane, qui surpasse largement l’originale.
“Sorrow Knows”
“Divinity”, 1991
Mini-album indispensable, ne serait-ce que pour ce morceau époustouflant : un riff impeccable à la Hendrix, la voix splendide, puis un long solo modal sur lequel Jeffrey Lee Pierce se prend pour Coltrane. A la batterie, un dénommé Desi, impeccable, swingue comme un authentique batteur de jazz.
“Alabama Blues”
“Ramblin’ Jeffrey Lee & Cypress Grove With Willie Love”, 1992
Où l’on voit tout le talent du musicien pour réinterpréter le Delta blues, en l’occurrence une perle méconnue de Robert Wilkins. Sur le même album, il reprend Lightnin’ Hopkins, Howlin’ Wolf, Willie Brown, Skip James et Charley Patton. Indispensable pour les fans du genre.
“Lucky Jim”
“Lucky Jim”, 1994
Le morceau phare du dernier album, assez dévasté, du groupe (voir aussi “A House Is Not A Home”, le cri de désespoir d’un exilé perpétuel). Le titre est tiré du roman culte de Kingsley Amis, chef de file des “Angry young men” britanniques, et la tristesse est telle qu’on dirait que le chanteur parle de lui. Ensuite, il n’y aura plus rien.
“We miss you, oh Lucky Jim.”