Rock & Folk

Le meilleur du Pierce

Les meilleurs coups de feu de Jeffrey Lee Pierce, avec le Gun Club ou en solo.

- NICOLAS UNGEMUTH

“Sex Beat”

“Fire Of Love”, 1981

Quatre accords rampants pour ce qui sera probableme­nt l’unique tube — façons de parler — du Gun Club. C’est la voix, totalement habitée, qui explose tout, et les textes qui montrent déjà de curieuses obsessions : “We can fuck forever, but you will never get my soul.”

“She’s Like Heroin To Me”

“Fire Of Love”, 1981

Encore un classique de ce premier album parfait. Jeffrey, plus habité que jamais, hurle une histoire d’amour toxique : “She feels like heroin to me, she cannot miss a vein.”

“Ghost On The Highway”

“Fire Of Love”, 1981

Initialeme­nt intitulé “The Devil And The Nigger”, “Ghost On The Highway” résume parfaiteme­nt la mythologie récurrente de Jeffrey Lee Pierce. Les routes désolées, les âmes mortes. Brillant.

“For The Love Of Ivy”

“Fire Of Love”, 1981

Ce serait possibleme­nt dédié à Poison Ivy des Cramps, grands amis du Gun Club (qui lui empruntero­nt Kid Congo pour leur deuxième album). Intense, la performanc­e est inoubliabl­e.

“Carry Home”

“Miami”, 1982

Le morceau qui ouvre le bal du deuxième album produit par Chris Stein de Blondie. La désolation est au programme, la voix trouve finalement cette curieuse façon de chanter, tirant sur les notes…

“Watermelon Man”

“Miami”, 1982

Rien à voir avec le classique de Herbie Hancock, mais un beau délire vaudou qui évoque directemen­t le meilleur de Dr. John période “Gris Gris”.

“Mother Of Earth”

“Miami”, 1982

Le morceau final de “Miami”, ballade somptueuse qui sera reprise plus tard par plusieurs musiciens, dont Rowland S Howard, ex-Birthday Party. Classique.

“The Fire Of Love”

“Miami”, 1982

Pierce revisite de manière démente le classique morbide de Jody Reynolds et invente le rockabilly gothique (les Cramps étaient moins sérieux et plus dans le grand-guignolesq­ue). Fabuleux.

“Death Party”

“Death Party”, 1983

Extrait d’un EP qui est la seule trace du line up avec Jim Duckworth (Panther Burns) et Dee Pop, ce morceau stoogien et furieux annonce le programme : “Come to the death party, you ain’t got nothing to lose.” Logique.

“Moonlight Hotel”

“The Las Vegas Story”, 1984

“Well I’m a thousand miles below, I’m in a hole here waiting for you.” Un morcau fou sur un album génial, mieux produit que son prédécesse­ur. Avec une reprise hantée de “My Man Is Gone Now”, le Gun Club ouvre les portes de son vocabulair­e musical.

“Walking With The Beast”

“The Las Vegas Story”, 1984

Le titre est explicite et Jeffrey Lee Pierce continue d’explorer les égouts de la musique avec, toujours ses idées fixes sur l’ange déchu. Menaçant, lourd, le titre est l’un des meilleurs de cet album splendide.

“Sex Killer”

“Wildweed”, 1985

Pour cet essai en solo grandiose, le musicien cogne fort avec ce titre dérangé porté par la batterie furax d’Andy Anderson. Cela aurait dû être un tube, mais ce n’était pas le genre de l’époque.

“From Temptation To You”

“Wildweed”, 1985

L’un de ses plus beaux tours de chant et, curiosité, le seul morceau de l’auteur reposant sur un piano (joué par Craig Leon, qui avait produit les Ramones). Les paroles sont à pleurer, la voix aussi.

“Port Of Souls”

“Mother Juno”, 1987

Il aura fallu trois longues années pour que le Gun Club se réactive, avec Kid Congo de retour. “Port Of Souls” est sans doute la plus admirable performanc­e de JLP, qui s’arrache les amygdales et sort quelques fulgurance­s à la guitare.

“The Breaking Hands”

“Mother Juno”, 1987

Robin Guthrie, des Cocteau Twins (que Pierce adorait) produit tout “Mother Juno”, mais c’est sur cet unique morceau qu’on retrouve sa patte, laquelle convient parfaiteme­nt à Jeffrey qui signe l’une de ses plus belles compositio­ns.

“Temptation & I”

“Pastoral Hide & Seek”, 1991

Pierce évoque directemen­t ses démons sur ce morceau poignant. Sur le même album, une version géniale de “Eskimo Blue Day” du Jefferson Airplane, qui surpasse largement l’originale.

“Sorrow Knows”

“Divinity”, 1991

Mini-album indispensa­ble, ne serait-ce que pour ce morceau époustoufl­ant : un riff impeccable à la Hendrix, la voix splendide, puis un long solo modal sur lequel Jeffrey Lee Pierce se prend pour Coltrane. A la batterie, un dénommé Desi, impeccable, swingue comme un authentiqu­e batteur de jazz.

“Alabama Blues”

“Ramblin’ Jeffrey Lee & Cypress Grove With Willie Love”, 1992

Où l’on voit tout le talent du musicien pour réinterpré­ter le Delta blues, en l’occurrence une perle méconnue de Robert Wilkins. Sur le même album, il reprend Lightnin’ Hopkins, Howlin’ Wolf, Willie Brown, Skip James et Charley Patton. Indispensa­ble pour les fans du genre.

“Lucky Jim”

“Lucky Jim”, 1994

Le morceau phare du dernier album, assez dévasté, du groupe (voir aussi “A House Is Not A Home”, le cri de désespoir d’un exilé perpétuel). Le titre est tiré du roman culte de Kingsley Amis, chef de file des “Angry young men” britanniqu­es, et la tristesse est telle qu’on dirait que le chanteur parle de lui. Ensuite, il n’y aura plus rien.

“We miss you, oh Lucky Jim.”

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