Foo Fighters
“Medicine At Midnight” SONY MUSIC
Interviewé avant sa publication, Dave Grohl déclare que cet album ne ressemble pas aux précédents. Amateur de classic rock — comme Taylor Hawkins, qui ne rate jamais l’occasion de faire une reprise —, il cite des modèles qui ont su surprendre sans trop fâcher leur base, les Rolling Stones avec “Miss You”, David Bowie avec “Let’s Dance”... Prévenu, on n’est pas surpris que “Medicine At Midnight” débute par “Making A Fire”, morceau dont les ficelles hymne pour public de stade crèvent les oreilles. Refrain en na-na-na et pont pop ont effectivement de quoi étonner. Les couplets de “Shame Shame” sont exécutés en voix/ percussions pour une production aux accents presque new wave ; impression confirmée par la chanson “Medicine At Midnight” ou “Cloudspotter” et sa batterie synthétique. La diversité faisant la richesse, “Waiting On A War” repose sur une nappe de claviers et une guitare rythmique acoustique pour arriver à un final grandiloquent. Tempo lent, ensoleillé, “Chasing Birds” se balade comme un faux Paul McCartney. Indépendamment de leur légitime envie d’explorer de nouveaux territoires, Dave Grohl (chant, guitare, écriture), Chris Shiflett, Pat Smear (guitares), Rami Jaffee (claviers), Nate Mendel (basse) et Taylor Hawkins (batterie) sont toujours heureux de balancer un hard rock rapide tel “No Son Of Mine”, qui sonne comme un tribut à Motörhead. Leur dixième album a été réalisé dans une vaste demeure d’Encino animée de phénomènes paranormaux dignes du Château d’Hérouville. Comme pour “Concrete And Gold” (2017), la réalisation en a été confiée à
Greg Kurstin, producteur superstar que Dave Grohl qualifie de génie.
Il fallait bien quelqu’un de son envergure pour prendre de tels risques. ★★★