Rock & Folk

John Carpenter

“Lost Themes III: Alive After Death” SACRED BONES RECORDS

- VIANNEY G.

Définitive­ment rangé des plateaux depuis 2011 après plusieurs films loin de ses chefs-d’oeuvre (quoique nettement plus dignes que l’incroyable nanar “Dracula 3D” de Dario Argento), John Carpenter, le roi de la frousse, s’est réinventé en rocker atmosphéri­que. Si ses titres ne sont plus conçus comme auparavant pour accompagne­r ses images, reste qu’ils ne s’éloignent que peu de l’esthétique de ses bandes-originales. Ces plages ne génèrent donc pas véritablem­ent de visions nouvelles, mais donnent l’occasion de faire tourbillon­ner ses souvenirs cinéphiles. “Weeping Ghost” mime la traque du policier dégénéré de “Maniac Cop”, là où “Dripping Blood” conjoint l’horreur et la romance comme dans le grandiose “Blow Out” de Brian De Palma. “The Dead Walk”, c’est la grande rave des nécrosés de Romero. Et s’il fallait un générique, ce serait “Turning The Bones”, le calme après la boucherie. Malgré son influence sur la scène électro actuelle, il est permis de se demander si les sons de Carpenter se suffisent à eux-mêmes, a fortiori dans un domaine, le cinéma de genre, où la musique est intimement liée aux images ; en dépit de la grandeur de Bernard Herrmann, réécoute-t-on seules les cordes crissantes de la scène de douche de “Psychose” ? On peut se repasser cent fois les thèmes du “Grand Silence” ou de “Qui L’A Vue Mourir ?”, la bande originale de David Shire pour “Conversati­on Secrète”, ou la moindre note composée par Popol Vuh pour Herzog, pas sûr qu’on revisitera de sitôt cette galerie des Enfers. Ces “Lost Themes III…” nourriront surtout les désirs actuelleme­nt frustrés de cinéma, c’est-à-dire de cinéma en salle, le numérique n’étant ici, comme pour tout le reste, qu’un très pauvre substitut. ★★★1/2

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