Kimon Kirk
“Altitude” DOS KAY MUSIC
Ça commence par deux chansons pop parfaites. C’est rare. De nos jours, ça suffit presque. Une voix douce, un peu aiguë, qui rappelle quelqu’un, mais qui ? Kimon Kirk est américain, bassiste, producteur et inconnu au bataillon. Il a publié un EP en 2009 et un premier album, “Songs For Society”, en 2011. Ça va, le mec ne pousse pas à la consommation. Des guitares superbes, un son nickel, solaire, très beau. Il fait visiblement partie de ces Américains traumatisés par les Beatles. On pense à Michael Penn, le frère de l’autre. Que devient-il ? En jetant un oeil sur sur le dossier de presse, on apprend qu’Aimee Mann est dans le coup ! Et elle, que devient-elle ? Est-elle toujours mariée à Penn ? Bref. On lit aussi que Kimon a travaillé avec des gens comme
Aimee, donc, mais aussi Lori McKenna, Angus And Julia Stone, Alejandro Escovedo ou Grant-Lee Phillips. Et qu’il cite comme influences aussi bien Brian Wilson que Beck, dont le fidèle ingénieur du son, Darrell Thorp, mixe l’album. Il n’y a pas de hasard. Mais le principal, c’est que les chansons sont belles. Pas toutes formidables, mais de bonne facture. Et le gars place aussi un interlude instrumental et une reprise. Qui fait encore ça ? Comme caution, on est allé chercher ce bon vieux John Sebastian, fondateur et leader des Lovin ’Spoonful, ce qui est loin d’être absurde, qui déclare à propos de “Baby Who Knows”, une des meilleures chansons de l’album, coécrite avec Aimee Mann (et sur laquelle elle chante aussi) : “C’est une tuerie, une chanson pop si bien construite, si symétrique et qui pousse vers l’avant.” Bref, on l’a compris, on a affaire à un jeune qui fait de la musique de vieux. Les meilleurs. ★★★