Hommage à Phil Spector: les sons du mur

Il est assez hallucinant de constater que, des deux uniques coffrets consacrés à Phil Spector, l’un n’est plus disponible… Le grandiose “Back To Mono” (avec son badge, impossible à fermer, si bien que tout le monde l’a perdu), sorti en 1991, n’a jamais été réédité. C’est bien dommage car il sonnait idéalement et réunissait les singles qu’on ne trouve plus ailleurs, dont l’impossible “Love Is All I Have To Give”, des Checkmates, ainsi que “The Christmas Album”. On le trouve encore sur le marché de l’occasion et, si parfois les prix s’envolent, ceux qui peuvent se le permettre ne doivent pas hésiter une seconde (ABKCO). Plus récent, encore trouvable et tout aussi indispensable malgré les inévitables doublons, l’autre coffret, “Phil Spector Presents The Philles Album Collection” : tous les 33-tours sortis par son label (mais pas les singles de ceux qui n’ont pas fait d’albums) ni le fameux disque de Noël, lequel est remplacé par “The Phil Spector Wall Of Sound Recordings”). Figure dans ce coffret l’irremplaçable “Presenting The Ronettes Featuring Veronica” (Sony Legacy). Chez Ace, “The Early Productions” aligne les premiers jobs de Spector pour ses premières trouvailles, entre 1958 et 1962, soit avant la création de son label. Intéressant pour les fans car, à l’exception de “Spanish Harlem”, les chansons et les interprètes sont beaucoup moins connus. Chez Castle, “Wallpaper Of Sound - The Songs Of Phil Spector And The Brill Building” réunit des reprises spectoriennes en Angleterre, et les résultats sont parfois époustouflants, même si les séances n’ont pas été dirigées par le “Tycoon Of Teen”.

Enfin, il ne faut surtout pas négliger la collection “Phil’s Spectre – A Wall Of Soundalikes”, toujours chez Ace : trois volumes réunissant ceux qui sont au mieux parvenus à imiter le maître, parfois avec un talent inouï, dont un certain… Brian Wilson (“I Do”, des Beach Boys, mais ce n’est pas le seul). Le “When You Walk In The Room” de Jackie de Shannon est impitoyable aussi, normal, Jack Nitzsche est à la manoeuvre. “Nobody’s Baby Now” de Reparata And The Delrons est tout aussi inoubliable. Rien à jeter, et belles pochettes (qualité Ace).