Triptides
“After Echoes” ALIVE
Triptides, c’est avant tout une histoire d’amour avec la France. Celle de la rencontre entre un jeune groupe de Los Angeles et les deux frangins des labels Croque Macadam et Requiem Pour Un Twister. Le single “Going Under” fut la troisième référence de Croque Macadam, avant que Requiem ne publie plusieurs (excellents) albums du groupe. C’était il y a dix ans, et Triptides a depuis mué de groupe indie-pop aux guitares carillonnantes en un groupe trippant sous influence sixties. “After Echoes”, premier album du groupe sur le label californien Alive Records, le voit affirmer un peu plus son identité psychédélique avec une approche résolument vintage. Avec ses mélodies douces, ses claviers lumineux et ses guitares byrdsiennes, le son du groupe convoque des images ensoleillées et des ambiances rêveuses comme chez les Allah-Las du début (“Do You Ever Wonder”, “It Won’t Hurt You”, “Let It Go”). Par moments, le groupe revisite 1967 avec des guitares distordues et des mélodies à tiroirs façon Syd Barrett (“Elemental Chemistry”). Si on savait Triptides capable de telles merveilles, le groupe surprend et séduit quand il s’aventure vers des sonorités inédites pour lui : krautrock version Neu! sur “Hand Of Time”, tropicalia sur “Now And Then”. L’album s’achève avec “Shining”, un morceau sous forte influence Pink Floyd période “Meddle” — on pourrait légitimement croire que David Gilmour est venu en guest
— qui parvient miraculeusement à ne pas sonner comme une parodie. Cette diversité de genres abordés et le talent mélodique du groupe font d’ “After Echoes” un disque cohérent et inspiré.