Rock & Folk

Neil Young

- VINCENT HANON

“Young Shakespear­e” WARNER/ REPRISE

Chanteur en perpétuel devenir et prolifique compositeu­r, Neil Young n’arrête pas de publier des albums depuis 2009. L’artiste canadoamér­icain passe son temps à puiser dans ses Archives qu’il colle en ligne et coffre dans des boîtiers de luxe hors du temps. Après “Homegrown”, lumineux album studio inédit de 1974 et sorti l’année dernière, le Loner frappe à nouveau très fort avec un enregistre­ment live datant d’il y a un demi-siècle, jamais sorti depuis. Saisi au Théâtre Shakespear­e, à Stratford, dans le Connecticu­t, et restauré avec soin en CD et LP, capté trois jours après le concert de “Messey Hall” en janvier 1971, “Young Shakespear­e” constitue pourtant un bien meilleur enregistre­ment. Dans une atmosphère plus calme, plus pure, et vraiment saisie sur le vif, Neil Young creuse le même sillon, sans esbroufe. Deux semaines après avoir mis en boîte “After The Gold Rush” et un an avant “Harvest”, cette performanc­e acoustique avec guitare, piano et harmonica contient juste le meilleur du dramaturge et poète aux cheveux longs de Toronto, alors âgé de vingt-cinq ans. Avec deux micros et une caméra, en format 16 mm, c’est aussi la première fois qu’une de ses performanc­es complètes se voit filmée dans une ambiance aussi intimiste. Une poignée d’autres classiques comme “Ohio” de CSN&Y ou “Cowgirl In The Sand” sont également au programme, et il termine avec “Sugar Mountain” qui parle de la perte de la jeunesse. Celui qu’on surnommera plus tard le “parrain du grunge” chante ici comme Neil, et “Young Shakespear­e” sonne plus essentiel que jamais cinquante ans après les faits. Aucun risque de l’oublier après l’écoute en une traite.

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