Suzi Quatro
“The Devil In Me” SPV/ STEAMHAMMER
Qui ferait chanter le diable qui est en moi à sa mère ? C’est ce qu’ose Richard Tuckey, fils de Suzi Quatro. Deux ans après une première collaboration, “No Control”, les voici à nouveau réunis. En partie basée à Hambourg depuis son mariage avec le tourneur allemand Rainer Haas, la bassiste chanteuse du Michigan peut compter là-bas sur un public fidèle. Malheureusement, les circonstances l’ont empêchée d’y entreprendre la tournée prévue en 2020. Une centaine de concerts annulés ou repoussés. D’où l’incitation, si ce n’est l’obligation, de positiver, de se concentrer sur un nouvel album, de poursuivre une collaboration familiale qui a déjà fait la preuve de son efficacité. En ouverture, “The Devil In Me” fait écho à un succès de 1974, “Devil Gate Drive”. Une sympathie pour le diable ? Larsen, riff, tempo martelé, chant teigneux, piano rock’n’roll qui soulève le refrain… le morceau fait entendre une artiste fidèle à sa réputation. Dans un esprit similaire, “Hey Queenie” et “Get Outta Jail” (aux surprenantes références gospel) raviront les supporters. “Motor City Riders” rappelle d’où la native de Detroit tient cette attitude de défi qui en a fait le modèle de tant de rockeuses. Le rapide “You Can’t Dream It” possède la force des meilleures productions de la fin des années 1970. Suzi Quatro montre sa sensibilité dans “Love’s Gone Bad” et “In The Dark”, vaguement jazz, “Isolation Blues”, dont le titre dit tout, ou “My Heart And Soul”, chant de Noël qu’elle interprète avec conviction. L’édition en vinyle comprend en bonus “Can I Be Your Girl” et “Desperado” (Eagles). Suzi Quatro prétend que “The Devil In Me” serait son meilleur album depuis le premier, celui qui l’a installée en haut dans le panthéon du rock tendance glam.