Du fric dans la maison de la vieille
I Care A Lot
Travaillant pour le compte d’un EHPAD aux méthodes plus que douteuses, une femme, d’un cynisme absolu, rabat de vieilles personnes fortunées en les mettant de force sous tutelle afin de les placer dans cette maison de retraite.. Sauf qu’un jour, elle tombe sur une grand-mère affiliée à un truand notoire sans pitié qui va pister et retrouver l’arnaqueuse pour récupérer du fric qu’il avait caché dans la maison de la vieille. Au-delà de son attaque en biais sur les méfaits pervers du capitalisme outrancier, et d’un discours désespéré sur l’immoralité de l’argent salement gagné, “I Care A Lot” de J Blakeson vaut pour la confrontation tendue, teigneuse et bien méchante entre le bad guy (joué par Peter Dinklage, Tyrion Lannister dans “Game Of Thrones”) et — surtout, surtout — de Rosamund Pike qui retrouve ici un rôle tout aussi ambigu et tordu que celui de “Gone Girl” de David Fincher qui la révéla il y a sept ans. Ses sourires hypocrites, son regard de killeuse et son obsession de réussite à travers l’argent font d’elle un exemple parfait de la femme que l’on aimera haïr
(disponible sur Netflix).
Synchronic
Depuis 2013, Justin Benson et Aaron Scott Moorhead réalisent de petits films de SF de manière indépendante. Avec le budget café d’un “Avengers”, mais avec plein d’idées scénaristiques étonnantes et, surtout, une drôle d’ambiance où la mélancolie et les relations humaines prennent le pas sur des histoires dignes d’épisodes de “Twilight Zone”. Comme leurs précédents travaux (“Resolution”, “The Endless”), “Synchronic” est plus proche de l’introspection cosmologique que du spectaculaire à tout prix. Quitte à troubler les sens, parfois perdus, des spectateurs. On plonge donc direct dans les coeurs secoués de deux ambulanciers de la Nouvelle-Orléans dont l’un, en fin de vie à cause d’une tumeur au cerveau, en profite pour tester une drogue expérimentale (le “Synchronic”) lui permettant de revenir, de façon aléatoire, à cent ou cent mille ans en arrière. Mais pas plus de sept minutes ! D’où ses rencontres étranges avec un conquistador agressif en plein milieu d’un marais, ou avec un homme préhistorique errant dans une lande enneigée pendant l’ère glaciaire. De courts voyages temporels servant à justifier différents discours émouvants sur l’inutilité du passé et de la nostalgie et sur l’importance absolue de l’amour de son prochain (disponible sur Filmotv).