Rock & Folk

Alice In Borderland

Gigantesqu­e jeu de massacre pour rester en vie

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Quoi de plus jouissif qu’un film à pièges sadiques. Avec des épreuves violentes et kamikazes qu’il faut subir (et réussir) histoire de rester en vie.

Un sous-genre du film d’horreur devenu populaire dès les années 2000 avec quelques franchises (comme “Saw” ou “Cube”) où toutes les parties du corps des joueurs-malgré-eux subissent d’ultimes outrages sanglants avant de passer de vie à trépas. Vu leur succès, ces sagas ont donné lieu à d’autres films à pièges, nettement moins classes mais tout aussi destroy, tels que “Nine Dead”, “The Killing Room”, “Complexx”, “Kill Theory” et autre “Steel Trap”. Sachant que le genre existait déjà bien avant l’aube du vingt et unième siècle. Surtout dans le cinéma d’arts martiaux hongkongai­s des années 1970 avec des films plus aventureux que sanguinole­nts comme “Les Six Epreuves De La Mort”, “Les Guerriers De La Dynastie Tang” et le mythique “Shao-Lin Et Les 18 Hommes De Bronze” où le protagonis­te subit trente-cinq épreuves déjantées disséminée­s dans trente-cinq chambres piégées. Principe retenu pour “Alice In Borderland”, série japonaise produite pour Netflix, adaptée d’un manga publié au pays de Godzilla entre 2010 et 2016 et traduit par les éditions Delcourt dès 2013. Un jeune Nippon, fan de jeux vidéo, se retrouve subitement dans un Tokyo alternatif, désertique et fantomatiq­ue (voire, qui sait, post-apocalypti­que) en compagnie de deux camarades. Après les questionne­ments d’usage (“Où sommes-nous ?”, “Où devons-nous aller ?”, “Mais qu’est-ce qu’il se passe, bon sang ?”), les post-ados vont vite se rendre compte qu’en pénétrant dans divers immeubles de Shibuya (en temps normal, le quartier commerçant le plus fréquenté de Tokyo), ils vont devoir subir une série d’épreuves qui leur sont communiqué­es par le biais de téléphones portables. Et c’est parti pour un gigantesqu­e jeu de massacre dans lequel des cartes à jouer leur indiquent les degrés de difficulté de leurs futurs calvaires. Des épreuves qu’ils vont devoir remporter pour rester en vie. Un escape game où le concept de “jouer ou mourir” n’aura jamais été aussi tendu. Surtout que certains défis tiennent du surréalism­e pur. Du genre éviter l’électrocut­ion par une montée des eaux, zapper les coups de fusil ravageurs d’un tueur à tête de cheval, arriver au plus vite au bout d’un long tunnel avant que celui-ci ne soit immergé par un pseudo tsunami, déglinguer un tigre vorace sorti de nulle part, ne pas se faire griller vif dans une pièce qui s’enflamme...). Histoire de ne pas être qu’une succession d’épreuves sadiques, “Alice In Borderland” s’intéresse aussi au passé des protagonis­tes. Histoire de vérifier s’il mérite ou pas leur expiation sous la forme de cette succession de jeux pervers bien plus durs à exercer qu’un remontage de maillot de bain de Franck Dubosc dans “Camping”. Au vu de son succès (“Alice In Borderland” s’est vite retrouvée dans le Top 10 des séries les plus suivies sur Netflix), une deuxième saison en préparatio­n devrait donner quelques explicatio­ns plus concrètes à ce jeu de massacre incessant sans l’ombre d’un début de semblant de pitié. Le reflet de notre époque probableme­nt

(en diffusion sur Netflix)... o

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