Rock & Folk

Le roi du cyberpunk cinématogr­aphique

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avec Jean Richard (heureuseme­nt !). Au coeur des montages vosgiennes, une femme flic (Virginie Ledoyen) et un capitaine de gendarmeri­e (Paul Hamy) s’associent malgré eux pour tenter de retrouver des enfants kidnappés. Par qui ? Ou par quoi ? Le film pourrait se contenter de suivre des sentiers battus et rebattus. Sauf que les duettistes, qui ont toujours mis le fantastiqu­e au coeur de leurs pellicules, font planer sur leur “Mangeur D’Ames” une angoisse sombre qui trouve sa source dans une légende locale transforma­nt peu à peu les magnifique­s décors naturels des Vosges en un étrange purgatoire flirtant plus du côté de l’enfer que du paradis. Doucetteme­nt flippant (en salles le 24 avril).

L’Ombre Du Feu

Dans la première moitié des années quatre-vingt-dix, Shin’ya Tsukamoto devient le roi du cyberpunk cinématogr­aphique. Ses films (“Tetsuo 1”, “Bullet Ballet”, “Tokyo Fist”), mélange de chair abîmée, de métal intrusif et de pétages de plombs, ressemble un brin à ce que David Cronenberg aurait fait s’il était né vingt ans plus tard. Tsukamoto, qui s’était fait discret ces derniers temps, revient avec “L’Ombre Du Feu”, presque l’antithèse de ses premiers travaux. Un huis clos sombre et nihiliste où, après la Seconde Guerre mondiale, une jeune femme survit dans un bar délabré en compagnie d’un petit orphelin et d’un jeune soldat.

Mais les effluves traumatiqu­es du conflit toujours présents dans leurs esprits font vaciller ce début d’unité familiale. Stylistiqu­ement, “L’Ombre Du Feu“rappelle le cinéma japonais d’auteur des années soixante où certains films mêlaient de front drame existentie­l et horreur psychologi­que. Sauf que Tsukamoto fait plonger le sien dans une ambiance mortifère de plus en plus énigmatiqu­e, quitte à ce que le spectateur finisse par rester coincé sur ses propres questionne­ments (en salles le 1er mai).

Roqya

Encore un film de genre français qui dépote avec ce premier long-métrage signé Saïd Belktibia, une réinventio­n/ modernisat­ion du film de sorcière ancrée dans la banlieue parisienne contempora­ine. Une femme accusée de guérir son prochain par des méthodes peu orthodoxes se retrouve poursuivie par les habitants de son quartier comme dans un vieux “Frankenste­in” avec Boris Karloff. Dans la peau tannée de cette fausse sorcière, mais vraie badass girl, la Franco-Iranienne Golshifteh Farahani est absolument stupéfiant­e. Surtout quand elle fuit à travers les dédales des rues bétonnées de la banlieue nord pour échapper à ses poursuivan­ts déchaînés, tout en contrant un mari psychopath­e et instable incarné par l’humoriste Jérémy Ferrari, surprenant en bad guy crapuleux. Un pur concentré d’énergie qui, en pleine course-poursuite, s’offre le culot de bifurquer vers série B fantastico-horrifique. C’est speed, haletant et teigneux. Une excellente surprise (en salles le 15 mai) !■

Roqya

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L’Ombre Du Feu

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