Rugby Magazine (France)

SOFIANE GUITOUNE “Le club préféré des Français, c’est toujours le Stade Toulousain !”

A 34 ans, le centre toulousain, ambassadeu­r du jeu OVAL3, dispute la dernière saison de sa carrière avec, dans le viseur, un 4ème Bouclier de Brennus.

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Est-ce vraiment votre dernière saison ?

Oui. A un moment donné, il faut passer à autre chose et j’ai aussi envie de faire d’autres choses.

Des clubs n’ont-ils pas essayé de vous convaincre de continuer ?

Des clubs étaient intéressés, mais ce n’est pas mon ambition. J’ai vécu un rêve en étant rugbyman profession­nel qui plus est en jouant au Stade Toulousain et en y gagnant tant de titres donc je ne me vois pas aller ailleurs. J’ai envie de partir, entre guillemets, par la grande porte avec un 4ème Brennus.

Vous n’avez pas été épargné par les blessures. Sans elles, votre carrière aurait-elle été tout autre ?

Ces blessures m’ont forgé mon caractère de bosseur. Je ne suis pas quelqu’un qui se gère, c’est ma façon d’être. Encore aujourd’hui je ne sais pas faire. J’ai 34 ans et la semaine dernière j’étais malade comme un chien et je suis venu m’entraîner alors que je n’aurais pas dû venir, mais je n’avais pas envie de louper l’entraîneme­nt et le match du week-end. C’est une passion, c’est plus qu’un sport, ça me nourrit toute la journée et la nuit. Je le vis à fond !

La Rochelle est champion d’europe depuis deux ans. Le Stade Rochelais n’est-il pas devenu le (nouveau) club chouchou des Français ?

Le club chouchou des Français, c’est le Stade Toulousain­s ! Mais je comprends. Quand on est là depuis trop longtemps, d’un côté on dérange.

La Rochelle vient d’arriver et c’est nouveau et ce serait bien que ça change, mais le Stade Toulousain n’est pas parti pour lâcher ! La Rochelle a peut-être un jeu qui est fait pour la Coupe d’europe. Ils ont une culture, entre guillemets, britanniqu­e avec un coach irlandais Ronan O’gara. Ils ont un jeu plus stéréotypé, plus dans le combat. Nous, on essaie de jouer un maximum, de jouer debout, d’éviter les phases de rucks, eux adorent les phases de rucks, de combat avec les Atonio, Skelton, Danty, Bottia, Aldritt… Un jeu qui a gagné à la Coupe du monde…

Antoine Dupont va disputer les Jeux Olympiques avec l’équipe de France à 7. Il sera donc moins présent pour le Stade Toulousain…

C’est bien pour l’équipe de France. C’est un rêve pour lui. C’est un compétiteu­r, il a envie de tout gagner. Tant qu’il n’aura pas gagné la Coupe du monde, il n’arrêtera pas de jouer au rugby. Il va aux Jeux dans cet objectif-là, à savoir gagner. Antoine a une soif de vaincre qui est incroyable. Il veut remporter un maximum de titres. Il n’y va pas pour dire qu’il fait les Jeux Olympiques, mais pour ramener une médaille. Qu’il fasse les Jeux, ce n’est pas un problème et le Stade Toulousain ne voit pas le problème. Il n’y a rien de plus beau que de pouvoir porter le maillot de son pays aux Jeux Olympiques ou à une Coupe du monde. C’est légitime que la France veuille avoir les meilleurs joueurs et c’est légitime que les meilleurs joueurs veuillent porter ce maillot.

Que comptez-vous faire après votre carrière de joueur ?

Avec mes blessures, j’ai passé pas mal de temps avec les kinés et les prépas physiques. C’est un métier qui m’a plu. J’ai repris des études dans la prépa physique. Je me dirige là-dedans. Peutêtre au Stade Toulousain... A côté, j’ai ouvert des restaurant­s depuis deux ans. J’ai un restaurant italien Mattarello sur Cornebarri­eu où j’habite. J’en ai un autre, espagnol type tapas ibériques sur les Halles de la Cartoucher­ie qui viennent d’ouvrir. Ce sont des trucs qui me font kiffer de partager de bons moments avec des gens.

Propos recueillis par Arnaud Bertrande

“Mes blessures ont fait de moi ce que je suis”

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