Niniashvili sort les griffes
En sélection ou avec Lyon, le Géorgien Davit Niniashvili (21 ans) enfile les essais à vitesse grand V à l’image de son ascension fulgurante.
Lors de sa première saison en professionnels en 2021/2022, Davit Niniashvili empile les grosses prestations (11 apparitions en Top 14 dont 10 comme titulaire et 6 en Coupe d’europe) et marque les esprits. Grand artisan de la victoire européenne du LOU (30-12) contre Toulon le 27 mai 2022 à Marseille, en Challenge Européen, il déboule sur le devant de la scène comme une météorite. Ce qui avait fait dire à son entraîneur Pierre Mignoni à l’époque : “S’il poursuit sur cette progression, il sera assurément très bientôt un des meilleurs arrières d’europe”. Fabuleux dévoreur d’espaces, Niniashvili a cela dans son ADN de jouer sans retenue, sans peur en sachant aussi faire prévaloir la notion de plaisir. Un temps suivi par Toulon, c’est finalement à Lyon qu’il éclabousse de toute sa classe. Cette saison, avec le club rhodanien, il avait déjà planté 3 essais en 6 matches de Top 14. Arrivé à Lyon lors de l’été 2021 en provenance de Khvamlii, club du championnat géorgien, le joueur s’est vite adapté à son nouvel environnement. Il est désormais lié au LOU jusqu’en 2025. Pour le président de la fédération géorgienne Ioseb Tkemaladze, Niniashvili est perçu comme un enjeu national : “Le rugby géorgien a une perspective énorme. Nous devons investir dans une nouvelle génération. Nous avons déjà commencé un projet de rugby scolaire massif (tag rugby) qui englobe des centaines d’écoles publiques et des dizaines de milliers de jeunes. Niniashvili a un rôle dans le développement du rugby géorgien”. Et pour le président, même s’il évolue en Top 14 avec Lyon, il reste un joueur incontournable du rugby géorgien : “Davit Niniashvili est l’un des leaders de notre équipe nationale. De nombreux jeunes marchent dans ses traces”.
Lado Kilasonia, son ancien coach en sélection U20, nous en dit davantage sur les qualités qu’il avait pu déceler chez le gamin de Tbilissi : “C’est l’année où la pandémie a commencé et la Coupe du monde a été annulée. Nous sommes à l’époque fin février en France près de Dunkerque. Il fait froid, venteux, le terrain est rempli de boue. Nous rencontrons l’équipe de France A U20. “Nini” (son surnom, Ndlr) est notre plus jeune joueur. Il est né en 2002 et on l’a pris un an plus tôt. Le temps pluvieux impose un jeu au pied. A ce moment-là, un des aspects les plus importants réside dans le combat en l’air. Joueur de petit gabarit, il envoie les uns après les autres les ballons dans les airs. Mais il reste souvent à côté du premier échelon de la défense. Je demande alors à notre coach assistant Tornike Bubuteishvili ce qu’il est en train de faire. Il s’est mis à rire. Il est vrai que Davit n’était pas passé en 15 il y a des dizaines d’années non plus !”. Pour son ancien coach en U20, la réussite de Niniashvili coulait de source. “La première fois que j’ai entendu parler de Nini, c’était de la bouche de Tornike Bubuteishvili. Il a dit qu’il ferait partie probablement de l’équipe nationale. Je suis allé le voir en match. C’était l’évidence même. Mais je ne pouvais pas imaginer qu’il irait aussi loin si tôt. Pour la Géorgie, il est déjà une star. Un garçon qui fait des miracles sur le terrain. Il montre au monde que les Géorgiens n’ont pas seulement de bons joueurs en 1ère ligne. Les jeunes de notre pays entretiennent cet espoir qu’ils pourront atteindre comme lui le même niveau de jeu un jour !”. LOU peut se frotter les mains.
“Sur le terrain, il fait des miracles”