Trois médecines
Médecine allopathique, médecine homéopathique, médecines douces, etc. Il existerait plusieurs médecines en effet. L'alimentation est semble t-il la médecine du futur. Voici ce qu'écrit Pr Henri Joyeux en préfaçant le livre du Dr Jean Seignalet “L'alimenta
La première médecine, c'est celle que nous avons appris et que nous enseignons : la médecine traditionnelle des signes ou symptômes jusqu'aux traitements des maladies les plus complexes. Les excès de cette première médecine sont de plus en plus mal perçus par les malades qui se sentent plus souvent objets que sujets. La deuxième médecine est représentée par les médecines douces avec la naturopathie et l'homéopathie. Celle-ci utilise des médicaments à des doses très faibles et même extrêmement petites. L'homéopathie est opposée à l'allopathie. La troisième, c'est l'alimentation. Notre collègue, Jean Seignalet nous fait prendre justement conscience que notre alimentation est une véritable médecine, avec ses bases historiques et scientifiques : anatomiques, physiologiques... N'est-ce pas les calories, l'azote, les minéraux et les vitamines qui nous font vivre autant que le coeur, le cerveau ou les reins !
Pourquoi opposer chacune de ces médecines par ses spécialistes et défenseurs ? Serait-il impossible à tout médecin d'avoir les compétences nécessaires à l'exercice de ces trois médecines ? À notre avis, ces trois médecines ne s'opposent pas, elles sont essentiellement complémentaires. La preuve nous en est donnée par l'auteur qui a acquis les plus hautes connaissances au cours de 41 années déformation médicale comme clinicien et biologiste. Mon ami Jean Seignalet possède les titres les plus prestigieux : interne des hôpitaux de Montpellier, chef de clinique-assistant, hématologue et immunologue, puis biologiste des hôpitaux de haut niveau, spécialiste de transplantation, enfin universitaire de la plus ancienne école de médecine d'Europe. Son immense expérience lui a permis de remettre en cause les faux acquis, de pénétrer les nombreux « non-dits » de la médecine moderne. Qui oserait dire que les cancérologues sont nombreux parce qu'il y a de plus en plus de cancers et que les espoirs de guérir un cancer du sein ou du cerveau aujourd'hui ne sont pas tellement meilleurs qu'il y a vingt ans !
Ce livre très documenté, réellement scientifique, est à la portée de tous ceux qui réfléchissent à la médecine du troisième millénaire, sans avoir « le nez collé sur la vitre » de leur spécialiste ou sur le dernier maga- zine grand public qui cherche à racoler des lecteurs en leur faisant croire que demain la science résoudra tous les problèmes.
Jean Seignalet démontre avec la logique du bon sens et au fil de chapitres très bien structurés que l'alimentation peut être la meilleure ou la pire des choses. Le lecteur pressé se reportera à la fin de chaque rubrique ou chapitre à un résumé très clair intitulé « Les points importants ». Les illustrations très détaillées qui accompagnent et aèrent le texte sont bienvenues et très démonstratives. Les rhumatologues, gastro-entérologues, nutritionnistes, immunologistes, allergologues, dermatologues... cancérologues et même ceux qui s'occupent du Sida ne sont pas si éloignés qu'ils le pensent. Ne soignent-ils pas souvent le même patient ? C'est la nutrition qui fait l'unité du corps humain cohérent. Tous les conseils nutritionnels vont dans le même sens. Le jour où les responsables des grands organismes de recherche, INSERM, CNRS, INRA... comprendront l'importance de mettre en priorité les recherches en nutrition, ils feront faire des bonds en avant énormes à la médecine, rejoignant Hippocrate qui voyait juste 500 ans avant Jésus Christ: « Que ton aliment soit ton médicament », et la Sécurité Sociale se portera mieux. Ce livre est plus que d'actualité, il ouvre des perspectives nouvelles qu'il est urgent de prendre en considération. L'avenir de la médecine et plus encore de nos patients en dépend. Merci au docteur Jean Seignalet pour ce livre exceptionnel, fruit d'une grande expérience et de réflexions scientifiques aussi audacieuses que cohérentes.
Henri Joyeux, Professeur de cancérologie et de chirurgie digestive de la Faculté de Médecine de Montpellier.