Travail et bonheur
Le dogme du travail comme vecteur de l'auto-accomplissement découle de celui de la croissance. Le « devoir toujours travailler plus » est corollaire aussi de celui de la croissance. La croissance, ou l'accroissement de la richesse à l'échelle d'un pays, est mesurée par ce qu'on appelle le produit intérieur brut (le PIB), une grandeur qui mesure l'ensemble des richesses accumulées après un laps de temps donné (un an en général) au niveau de toute l'économie d'un pays. Cet indicateur est assez vague en réalité, car il peut très bien y avoir croissance, et pas développement. Pas d'augmentation du niveau de vie de la population, pas d'augmentations salariales, etc. Mais surtout pas de valeur ajoutée au niveau plaisir et bonheur. Deux concepts qui n'existent pas dans le vocabulaire de l'économiste. La croissance n'a donc absolument rien à voir avec l'amélioration du bien-être, de l'état de santé, ou plus généralement du bonheur.
Mais un vent de changement souffle, on parle de plus en plus du « BIB, "bonheur intérieur brut", aujourd'hui ». Un indicateur censé refléter la qualité de vie des gens, la qualité des relations humaines, la qualité du ressenti et des émotions qui accompagnent le travailleur, etc. A vous d'inviter votre comité d'entreprise à instaurer des indicateurs de mesure précises du BIB dans votre entreprise !