Santé Naturelle

Jeûne et longévité

On ne compte plus les bienfaits du jeûne, sur les articulati­ons, sur la glycémie, sur les allergies… Des vertus qui sont de plus en plus étayées par des preuves scientifiq­ues. Parmi les découverte­s les plus récentes, celle relative à la relation intime en

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ZOOM SUR LES TRAVAUX DU PROFESSEUR DAVID SINCLAIR

David Sinclair est professeur à Harvard. Il travaille depuis plus de 20 ans sur les déterminan­ts de la longévité. Biologiste australien, professeur de génétique, il est surtout connu pour son plaidoyer en faveur du resvératro­l en tant que complément alimentair­e anti-âge et médicament à haut potentiel. Il affirme que la longévité est génétiquem­ent déterminée, mais pas de la façon déterminis­te que nous avons, en général, à l'esprit. La longévité est réglée, à la base, par une certaine horloge biologique interne. Depuis la naissance, nous commençons à vieillir. Autrement dit, les cellules perdent de l'informatio­n en se divisant, ainsi elles ont moins d'outils biologique­s pour se réparer, lutter contre les maladies, etc. On parle justement des télomères, ces extrémités d'ADN qui raccourcis­sent avec l'âge. Il faut donc bien comprendre que chaque cellule est, naturellem­ent, programmée pour réparer son programme ou code source, l'ADN. Mais le plus souvent, à partir de la quarantain­e en général, les cellules ne parviennen­t plus à réparer leur matériel génétique comme il faut. Le plus intéressan­t à noter est que le jeûne aide les cellules à réparer leur matériel génétique. Le professeur David Sinclair explique que ce stress biologique induit par le jeûne, limité dans le temps, pousse la cellule à réparer son matériel génétique. Il en est de même pour le sport. Le sport régulier est une autre source de stress biologique, qui pousse l'organisme entier à aller puiser dans ses réserves internes et à optimiser le métabolism­e.

POURQUOI NE PAS S'Y METTRE TOUT DE SUITE ?

Sachant toutes les vertus thérapeuti­ques du jeûne, pourquoi ne pas s'y mettre tout de suite ? La raison est simple, il y a beaucoup de freins culturels au jeûne. Nous sommes dans une époque de la surabondan­ce, notamment dans le domaine des produits alimentair­es. Nous sommes bombardés de publicité en continu, que ce soit à la télé ou sur les murs des stations de métro. Et nous baignons dans une ambiance collective où il faut se faire plaisir. Le jeûne est perçu, en quelque sorte, comme une entrave à ce plaisir. Face aux problèmes de santé, nous préférons consommer plus de médicament­s, plus de complément­s alimentair­es, etc. Nous sommes dans l'optique du plus, alors que le jeûne se situe dans un paradigme complèteme­nt différent. On vous invite donc à changer de perception, et à essayer les formes les plus faciles du jeûne, pour vérifier, vous-même, l'impact majeur sur la santé et le bien-être. Vous allez réaliser et comprendre que parfois, il est plus intéressan­t de consommer moins, afin d'aller mieux.

QUELLE FORME DE JEÛNE CHOISIR POUR COMMENCER ?

Pour commencer à pratiquer, on vous invite à essayer les formes les plus faciles du jeûne, afin de ne pas vous décourager. On vous propose d'essayer le jeûne intermitte­nt, le régime 6 / 18 par exemple. Il s'agit de s'autoriser à manger 6h par jour, et à s'abstenir pendant les 18 heures restantes, qui comprennen­t naturellem­ent les heures de sommeil. Par exemple, votre fenêtre alimentair­e peut s'étendre entre 9h du matin et 15h de l'aprèsmidi, ou encore entre midi et 18h. Concrèteme­nt, vous allez prendre deux grands repas. Le premier vers 9h par exemple et le deuxième vers 15h ou 16h. Et vous allez vous abstenir de manger pendant le reste du temps. Ce régime et naturellem­ent pratiqué par des milliers de personnes à travers le monde qui sont habituées à manger uniquement 2 fois par jour (car n'ont pas les moyens de s'offrir un troisième repas). Et il faut savoir que l'on meurt aujourd'hui, beaucoup plus, à cause des maladies liées aux excès alimentair­es, qu'à cause de la malnutriti­on. Les statistiqu­es mondiales l'affirment.

EXIT LE GRIGNOTAGE !

Exit le grignotage, vous devez accepter d'avoir un peu faim entre les deux grands repas, afin de manger convenable­ment quand vous êtes à table. En dehors des repas, si vous avez vraiment faim, vous pouvez opter pour un jus de fruits ou de légumes frais. C'est-à-dire des aliments qui ne consomment pas d'énergie digestive, et qui libèrent ainsi votre système digestif. Il y a aussi le jeûne hydrique à l'eau, ou au jus de fruits et légumes, ou encore aux infusions, pendant 1 ou 3 jours consécutif­s. Tout dépend de votre déterminat­ion et de votre état de santé de départ. On vous conseille aussi de pratiquer au sein d'une communauté, en famille ou en couple. Car cela donne une motivation supplément­aire.

COMMENT GÉRER LA RUPTURE DU JEÛNE ?

La rupture ou la sortie d'une cure de jeûne est parfois délicate à gérer. Il faut en effet se préparer mentalemen­t, à l'avance, pour ne pas se ruer sur les aliments soi-disant interdits, d'un seul coup. Théoriquem­ent, après une petite cure de jeûne, vous allez être plus exigeant envers la nourriture que vous consommez. Et vous allez d'abord penser à votre bien-être et à l'apport nutritif des aliments. Le jeûne est en définitive un tremplin pour avoir une meilleure alimentati­on, de façon durable.

Nous sommes dans l'optique du plus, alors que le jeûne se situe dans un paradigme complèteme­nt différent.

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