« Les Windsor ont une éblouissante faculté d’adaptation »
Quel monarque ayant régné depuis les Plantagenêt vous paraît avoir été le plus essentiel à la dynastie des Windsor ?
Même si la monarchie britannique compte, dans son histoire, plusieurs souverains ayant marqué leur époque, comme Élisabeth Ire, le règne de Victoria demeure une référence. Celui d’une Angleterre triomphante, devenue une puissance coloniale et l’atelier du monde. Ce petit bout de femme, d’une énergie et d’un bon sens exemplaires, fut, jusqu’à son décès en 1901, le symbole de l’hégémonie de l’Empire britannique.
Peut-on parler d’un moment où la dynastie a été fragilisée ?
La famille royale et l’existence de la Couronne ont été fragilisées et contestées à deux reprises au xxe siècle. D’abord par la liaison du roi Édouard VIII avec Wallis Simpson. Au bout de 9 mois de scandales, il abdiqua pour l’épouser. L’affaire mit le royaume en danger alors que les totalitarismes s’étendaient en Europe. La seconde crise est plus proche de nous : après le décès brutal de la princesse Diana en 1997, l’attitude, jugée froide et sans compassion de la reine Élisabeth II choqua l’opinion. Le malaise sera dissipé avec le mariage de William avec Kate.
Aujourd’hui encore, les Windsor bénéficient d’une popularité exceptionnelle en Europe. Comment l’expliquer ?
Cette monarchie demeure la plus spectaculaire par ses fastes, mais aussi par son adaptation aux évolutions. Élisabeth II a décoré les Beatles, a ouvert elle-même le portail Internet de la Couronne et en 2013, elle a posé en photo avec le “royal baby” George et avec le prince Charles et William : quatre générations de Windsor vivants !