L’édito de Stéphane Bern
Avec son sens de l’humour et son flegme, Élisabeth II s’est exprimée sur le Brexit, qui a vu une majorité de citoyens du Royaume-Uni manifester leur volonté de quitter l’Union Européenne.
Après une semaine agitée au RoyaumeUni, lors d’une visite de deux jours en Irlande du Nord, la reine est enfin sortie de son silence. « Bonjour Madame. Comment allez-vous ? » lui a demandé le vice-Premier ministre d’Irlande du Nord, Martin McGuinness (il a démissionné le 9 janvier dernier, ndlr), sous l’oeil des caméras. « Je suis toujours en vie, ha ! » a plaisanté la reine, qui a fêté ses 90 ans en avril. « Nous avons été très occupés, beaucoup de choses sont arrivées », a-t-elle ajouté, sans commenter le vote de ses concitoyens. La reine célèbre ce mois de février ses 65 ans de règne, le plus long de l’Histoire de la monarchie britannique, dépassant le record de son aïeule, la reine Victoria. Quarantième successeur de Guillaume de Normandie qui a conquis l’Angleterre après la bataille de Hastings en 1066, Élisabeth II commémorera l’été prochain le centenaire de sa dynastie, revivifiée le 17 juillet 1917 lorsque son grand-père le roi George V décide, pendant la Première Guerre mondiale, de rebaptiser la dynastie trop germanique des Hanovre alliés aux Saxe-Cobourg et Gotha en adoptant le patronyme du château de Windsor. Pour le magazine Secrets d’Histoire, c’est l’occasion de revenir sur cette dynastie qui a vu défiler des personnalités aussi emblématiques que la reine Victoria, première impératrice des Indes, le roi Édouard VII, artisan de l’Entente cordiale et grand amateur des plaisirs parisiens, le roi George V et la redoutable reine Mary, le roi Édouard VIII devenu le duc de Windsor, puis George VI, héros de la guerre et enfin la reine Élisabeth dont le nom est vénéré à travers tout le Commonwealth et qui tient bon le gouvernail symbolique du royaume en s’adaptant à l’évolution des temps. Un tour de force pour la dernière monarchie sacrale d’Europe où la tradition millénaire scrupuleusement respectée épouse sereinement la modernité.
Mais l’Histoire s’écrit aussi à travers les passions amoureuses et la Grande Mademoiselle, cousine de Louis XIV, n’hésita pas à défier le pouvoir royal et entrer dans la fronde, d’autant que cette rebelle du grand siècle voulait à tout prix épouser le très volage duc de Lauzun.
Et que dire de l’histoire d’amour de l’épouse du dernier vice-roi des Indes, lady Edwina Mountbatten, pour l’artisan de l’indépendance, Jawaharlal Nehru, qui lui écrivit des lettres enflammées ? Le coeur a ses raisons que la raison d’État ignore… Mais l’Histoire ne peut s’écrire ni se raconter sans les battements de coeur qui transforment les héros en êtres de chair et de sang.
Fidèle à sa vocation d’être le premier magazine d’Histoire résolument tourné vers ses lecteurs, Secrets d’histoire s’attache à leur offrir une diversité de sujets et de clés d’entrée pour que l’Histoire leur soit plus accessible.
À la grâce de travaux de préservation, un lieu mythique de l’histoire de l’humanité continue de livrer ses secrets, le Saint-Sépulcre de Jérusalem et le tombeau du Christ. Parmi les sujets qui devraient vous intéresser, une plongée dans le Paris historique mis en regard avec les transformations d’aujourd’hui, une promenade en Cornouaille, le quiz gourmand sur le thème « Quand l’Histoire passe à table », le portrait décalé de Louis XVI, par l’historien Jean-Christian Petitfils, mais aussi une intrusion dans l’histoire industrielle de la France et de la marque Citroën qui épouse la folle aventure de l’automobile. Rien de ce qui nous entoure n’échappe à cette réjouissante constatation qui fonde notre appétit de connaissances : tout a une histoire… qu’il est utile de découvrir comme une incroyable aventure humaine.