Les coulisses de la monarchie
La vie de la famille royale britannique qui s’étale dans les magazines people cache un business lucratif. Loin de coûter au citoyen britannique, la monarchie serait une source de richesse pour le pays. God Save the Queen !
Cinquante millions d’euros annuels, c’est ce que coûterait la famille royale aux Britanniques, soit 80 centimes par tête d’habitant. Raisonnable. D’autant que le patrimoine immobi- lier de la reine aurait rapporté en 2015 pas moins de 400 millions d’euros au Trésor. C’est le parlement qui, chaque année, vote le budget alloué à la Couronne, et depuis le début des années 2000, il n’a cessé de diminuer. Crise oblige, la famille royale est priée de réduire son train de vie, et ce en dépit du fait que la reine accepte depuis 1993 de payer des impôts.
Un personnel nombreux
Entre ses secrétariats divers, les services de communication, d’entretien et de réparation des résidences officielles, etc., ce ne sont pas moins de 1 200 personnes qui travaillent pour la Couronne. Parmi les responsables au service de sa majesté figurent : son secrétaire privé, qui gère ses relations avec le gouvernement et son agenda ; son responsable du budget ; son lord Chamberlain qui organise les cérémonies du royaume, de l’ouverture du Parlement aux visites d’État. Le service et l’entretien des différentes résidences officielles de la Couronne coûtent à eux seuls à peu près 10 millions d’euros chaque année. Il faut compter avec le palais de Buckingham, résidence officielle de la reine, avec le palais SaintJames, siège d’administration de la Couronne, avec Clarence House, la résidence du prince Charles et de Camilla ; ou encore Kensington, résidence officielle de William, Kate et leurs enfants et du prince Harry. Baptisée « la firme » par le père d’Élisabeth II, le roi George VI, la famille royale est une entreprise dotée d’une
machine de guerre pour assurer le fonctionnement de la monarchie britannique. Le Royal Household est la structure qui prend en charge les obligations et les besoins de la monarchie, de la vie quotidienne de la reine et de ses enfants à l’entretien et l’organisation de la Cour. Le département attaché à la reine est le plus important mais il s’y est ajouté au fil du temps le Household de Charles et Camilla qui emploie environ 160 personnes dont beaucoup travaillent à la gestion du duché de Cornouailles, un patrimoine foncier (plus de 50 000 hectares !) et immobilier qui fournit au prince de Galles ses revenus privés, notamment au travers de sa marque de produits bio franchisés, Duchy Originals (autour de 20 millions d’euros annuels !). Plus récemment encore ont été créés les Household de William et Harry, et maintenant celui de Kate.
Un financement très contrôlé
Chaque année, les membres de la famille royale rendent compte de leurs dépenses qui sont scrutées à la loupe par le Parlement. La « Civil List », héritée de l’Histoire, budget dévolu aux dépenses courantes des membres de la famille, a laissé place en 2011 à un système plus transparent. En premier lieu, la reine perçoit en quelque sorte un salaire, le « Sovereign Grant ». Il est destiné à couvrir ses dépenses pour les obligations institutionnelles. Son montant est fixé à 15 % des revenus du patrimoine royal, le « Crown Estate ». Il appartenait jadis à la Couronne, il est devenu propriété de l’État. Cela représente environ 50 millions d’euros. Le « Crown Estate », qui regroupe un ensemble de propriétés, est estimé autour de 16 milliards d’euros ! Il se compose pour l’essentiel de terres réparties dans tout le royaume et de biens immobiliers. À Londres et dans ses environs, c’est par exemple une grande partie de Regent Street, la moitié de St James dans le quartier de West End, ou encore le château de Windsor. La reine a enfin pour autres ressources ce que l’on appelle des finances privées, le « Privy Purse ». Il s’agit des revenus tirés du duché de Lancaster où, à titre privé, elle possède des propriétés provenant de son titre de duchesse de Lancaster conféré à tous les souverains britanniques. Après impôt, cela représenterait entre 17 et 20 millions d’euros.