Le calvaire de Louis XVI L’adieu aux Bourbons
Louis XVI, Marie-Antoinette, Louis XVII et Madame Élisabeth : le roi, son épouse, son fils et sa soeur. Tous sont les malheureuses victimes de la Révolution qui s’en prend sans pitié à la dynastie régnante des Bourbons. Retour sur le destin maudit de ces quatre figures de la monarchie en crise.
Àpartir de 1789, le roi Louis XVI va connaître une succession d’épreuves et d’humiliations jusqu’à la plus terrible, son exécution le 21 janvier 1793. En un peu plus de trois ans, le roi de France, devenu symboliquement roi des Français, passe des fastes de Versailles aux conditions de vie bien moins royales de la prison du Temple. De grandes étapes jalonnent cette descente du sommet de l’État : sa fuite déguisée de Paris et son arrestation à Varennes les 20 et 21 juin 1791, la suspension de son pouvoir royal en juillet de la même année, le transfert de sa famille royale au Temple le 13 août 1792, trois jours après la prise des Tuileries. Louis XVI redevient alors un citoyen ordinaire sous le nom de Louis Capet.
L’interrogatoire de « Louis le dernier »
C’est surtout le procès de Louis Capet, ouvert au début du mois de décembre, qui scelle le destin du roi déchu se trouvant sous le coup de nombreux chefs d’accusation. Dans un discours resté fameux, Robespierre se prononce pour la mort sans délai du roi, condamnation qu’il va obtenir, après plusieurs votes, le 17 janvier. Sur le point d’être exécuté, le 21 janvier 1793, sur la place de la Révolution, l’ancien roi déclarera : « Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. » Si c’est un roi qui meurt, c’est aussi avec lui tout un régime.
La fin tragique de toute une famille
Les heures sombres vécues par le roi sont partagées par ses proches qui n’échappent pas à la soif de sang des révolutionnaires. Tous les membres de la famille, à l’exception de Madame Royale qui sera la seule à survivre à la Révolution, meurent prématurément les uns après les autres. MarieAntoinette connaît un sort semblable à celui de son mari. Elle est enfermée à la prison du Temple en août 1792, puis à la Conciergerie où elle est séparée de ses enfants. Son procès s’ouvre le 14 octobre 1793 : accusée d’inceste, d’entente avec les puissances étrangères et de conspiration, elle ne peut éviter la peine capitale. Injure suprême, c’est sur une simple charrette que l’ancienne reine est conduite jusqu’à la place de la Révolution où elle est guillotinée le 16 octobre 1793. Victime suivante de la Terreur : la soeur du roi. Incarcérée, jugée par le tribunal révolutionnaire, Madame Élisabeth monte sur l’échafaud le 10 mai 1794. Le destin de LouisCharles de France, devenu Louis XVII à la mort de son père – aux yeux des royalistes – est tout aussi funeste. Emprisonné au Temple, confié à la garde d’un cordonnier et de sa femme, subissant des conditions de vie difficiles, son état de santé se dégrade rapidement. C’est la tuberculose qui l’emporte le 8 juin 1795, à l’âge de 10 ans, après trois ans d’emprisonnement. Avec la mort de ce petit roi, qui n’aura jamais régné, la France dit adieu aux Bourbons jusqu’à la Restauration.