Florence de Baudus : « Caroline était celle de ses frères et soeurs en qui Napoléon se retrouvait le mieux. »
Comment décririez-vous les liens de Caroline et Joachim ?
C’est un couple très uni. Lorsque Murat doit repartir en campagne la première fois, Caroline fond en larmes. C’est véritablement un mariage d’amour passionné, tumultueux parfois, que leur lien de parents viendra encore renforcer.
Murat et Caroline ont souvent été accusés d’être infidèles. Qu’en est-il ?
Murat était un séducteur et Caroline l’a certainement aussi trompé, mais, en réalité, cela n’avait pas d’importance. Ça n’a jamais remis en question leur mariage. Caroline, devenue veuve, ne se remariera jamais : elle voulait rester Madame Murat.
Lorsqu’ils deviennent souverains de Naples, leurs relations changent-elles ?
Le traité de Bayonne est une humiliation pour Murat, car il dit clairement qu’il ne doit son trône qu’au fait d’être le mari de Caroline. Dès lors, Murat va se montrer extrêmement tyrannique avec Caroline et l’empêcher d’exercer la moindre autorité. Néanmoins, il est conscient de ses qualités de souveraine, il sait qu’il a besoin d’elle et lui confie la régence lorsqu’il doit partir en campagne.
Quels étaient les rapports du couple avec Napoléon ?
Napoléon avait beaucoup d’estime pour sa soeur Caroline, ils avaient une relation presque virile. Il a même voulu la nommer grand dignitaire de l’Empire, une première pour une femme ! Mais s’il donnait tout à ses proches, en échange, il voulait les posséder, et c’était un frère effroyable. Il a souvent retenu Caroline auprès de lui pour faire pression sur Murat. Il avait de l’estime en tant que militaire pour ce dernier, mais éprouvait une forme de jalousie de mâle, face à cet homme grand, charismatique et tant apprécié des troupes.