Caroline, reine de Naples proches qu’il a fait couronner que comme des préfets de son Empire. Caroline est l’intermédiaire indispensable entre les deux hommes, celle qui apaise les conflits, plaide la cause de Murat auprès de Napoléon, et inversement. Pou
Ambitieuse pour elle et sa famille, Caroline veut transmettre à ses enfants le trône de Naples, obtenu en 1808. Ses sept ans de règne sont minés par les tensions avec Murat, les querelles entre celui-ci et Napoléon et les menaces grandissantes de l’étrang
Etre grande duchesse et grand duc de Berg satisfait Caroline et Joachim momentanément. Après avoir rêvé des trônes des Pays-Bas, de Pologne et d’Espagne, ils reçoivent celui de Naples. En 1808, Napoléon écrit à Murat : « Je vous donnerai le royaume de Naples ou du Portugal. Répondez-moi sur le champ ce que vous en pensez […]. » Et il ajoute : « Avec une femme comme la vôtre, vous pouvez vous absenter, si la guerre vous appelait près de moi ; elle est fort dans le cas d’être à la tête d’une régence. » Murat choisit Naples.
L’humiliation du traité de Bayonne
Le traité qui leur accorde la couronne de Naples est un camouflet : Murat n’est roi que parce qu’il est le mari de Caroline. Une humiliation terrible pour ce fidèle compagnon d’armes, qui empoisonne leur relation et provoque de durables tensions entre Joachim et sa femme. Mais Napoléon s’est toujours méfié des ambitions de Murat. Il en est un peu jaloux et s’il reconnaît ses qualités militaires, il méprise ses faiblesses d’homme. En outre, le couple doit renoncer au grand duché de Berg et à tous leurs biens en France, dont le palais de l’Élysée. Naples est une cité florissante, habituée à changer de prince. Elle accueille avec enthousiasme ce cavalier exubérant. Sa femme lui paraît plus froide. En promulguant les lois napoléoniennes, comme le code civil, le couple fait passer le royaume de la féodalité à la modernité. Caroline s’épanouit au coeur des palais méditerranéens de Portici, Caserte et Naples.
Régner, pour de vrai
Murat entend gouverner Naples et s’affranchir de la tutelle de son beau-frère, s’écriant un jour : « On n’est pas là pour obéir ! » Mais il se heurte sans cesse à Napoléon qui ne considère les
Une souveraine estimée des Napolitains
Mais quand la guerre le mène loin de son royaume, il lui confie la régence, conscient de ses compétences. Fine politique, ferme et intelligente, elle est une véritable reine qui connaît ses dossiers. Et qui ne manque pas de sangfroid : en août 1813, quand les Anglais tirent des coups de canon en direction de Naples, elle se rend aussitôt sur place, gagnant l’estime des Napolitains. Le roi volcanique et la reine réfléchie se complètent parfaitement. Lorsqu’il se remarie avec Marie-Louise, c’est à Caroline que Napoléon demande de ramener sa fiancée en France. Il lui confie le soin de transformer l’archiduchesse en impératrice et se montre si ravi du résultat qu’il caresse le projet de nommer Caroline grand dignitaire, un honneur exceptionnel qui ferait d’elle l’un des premiers personnages de l’Empire. Mais Caroline refuse, car cela suppose de vivre à Paris, loin de Naples. Napoléon lui demandera également d’être la marraine de son fils, le roi de Rome. C’est aussi l’époque de l’apaisement entre le roi et la reine de Naples : très amoureux, ils partagent une tendresse renouvelée.
Changement d’alliance
Caroline est consciente que pour conserver le trône et le transmettre à ses enfants, son couple doit rester uni. Loyale aussi envers son frère, elle fait tout pour les rapprocher. Mais Murat souffre des vexations de Napoléon qui, dans les moments critiques, oppose un silence méprisant à l’impétueux roi de Naples. Murat ne demande pourtant qu’à être rassuré sur
ses intentions et son affection. Il accompagne Napoléon lors de la campagne de Russie, mais, malade, abandonne le commandement confié par l’Empereur pour rentrer à Naples. Alors que l’Empire vacille, Murat, puis Caroline, se laissent convaincre par l’Autriche : en échange de la garantie de garder le trône de Naples, ils rejoignent la coalition contre Napoléon.
Le départ en exil
Après la première abdication de Napoléon, le sort de Caroline et Joachim est incertain. L’Angleterre, qui n’a pas signé d’alliance avec eux, voudrait rendre Naples aux Bourbons. Lors des Cent-Jours, Murat, pris de remords, tente de porter secours à Napoléon. C’est un échec et une rupture de l’alliance avec l’Autriche. Son équipée finit en tragédie : il est capturé et fusillé le 13 octobre 1815. Quant à Caroline, prisonnière des Autrichiens, elle est exilée près de Vienne. La nouvelle de la mort de son mari la bouleverse. Commencent alors des années d’errance, d’une résidence surveillée à une autre, au bon vouloir des vainqueurs. La reine déchue de Naples prend le nom de comtesse de Lipona, anagramme de Napoli (Naples). Après avoir reçu l’autorisation de venir un temps en France en 1830, elle s’installe en 1831 à Florence, au palais Griffoni. C’est là qu’elle meurt, le 18 mai 1839, d’un cancer du duodenum. Le souvenir des Bonaparte fait encore si peur aux alliés, que son corps est enseveli en cachette dans l’église d’Ognissanti.
Naples est une cité florissante, habituée à changer de prince. Elle accueille Murat, ce cavalier exubérant, avec enthousiasme.