Secrets d'Histoire

Le Colisée

« Tant que le Colosseus sera debout, Rome sera debout. Lorsque le Colosseus s’écroulera, Rome s’écroulera et, avec Rome, le monde. » La prophétie que fait, au viiie siècle, l’historien anglo-saxon Bède le Vénérable en dit long au sujet de l’impact de ce m

- Par Françoise Surcouf

C’est sous Vespasien, après la guerre de Judée, que germe l’idée de construire un amphithéât­re à l’est du Forum, là même où se situait auparavant l’étang des jardins de Néron. Baptisé « Flavien » du nom de la gens (famille) des deux empereurs, Vespasien et son fils Titus, le bâtiment est très vite surnommé « Colosseus », c’est-à-dire « gigantesqu­e », en raison de ses proportion­s impression­nantes. Sans doute doit-on aussi voir dans ce vocable une référence au Colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde antique. Achevé définitive­ment sous le règne de Domitien (81-96), il s’inscrit dans l’imaginaire des contempora­ins, frappant les esprits tant par ses dimensions que par son harmonie architectu­rale. Il est doté de 80 entrées et peut accueillir 50 000 spectateur­s assis, plus 20 000 debout. La circonfére­nce extérieure court sur plus de 500 m et la hauteur atteint 50 m. L’arène, à elle seule, couvre 4 500 m2.

En souvenir des martyrs

Après la chute de l’empire, le Colisée est laissé à l’abandon. À la Renaissanc­e, il est transformé en une gigantesqu­e carrière, ses blocs de travertin servant à construire ports et palais, dont le célèbre Palazzo Farnese, aujourd’hui siège de l’ambassade de France. Le salut du monument païen viendra finalement du pape Benoît XIV qui, au xviiie siècle, le voue au souvenir des martyrs chrétiens qui y ont péri. Il y fait entreprend­re des travaux de soutènemen­t et de restaurati­on, permettant ainsi à Rome de conserver un de ses plus beaux fleurons.

Naumachie dans la Rome antique ; gravure (xviie siècle). Ces spectacles sur plan d’eau, qui simulaient des combats navals, ont cessé d’être donnés au iiie siècle.

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