L'édito de Stéphane Bern
Sainte Thérèse de Lisieux appartient aussi à notre Histoire, que l’on soit croyant ou pas, car cette jeune carmélite de Normandie, Marie-Françoise Thérèse Martin, entrée à 15 ans au carmel de Lisieux où elle meurt à 24 ans en 1897, est l’une des grandes figures mystiques du xixe siècle, mais aussi la sainte française la plus populaire, dont les écrits, Histoire d’une âme, se sont vendus à plus de 500 millions d’exemplaires. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, béatifiée en 1923 puis canonisée en 1925 est, depuis 1997, le 33e Docteur de l’Église proclamé par le pape Jean-Paul II. Le sanctuaire bâti en son honneur à Lisieux attire chaque année plus de 600000 pèlerins éblouis par son message d’amour universel, celui de rechercher la voie de la sainteté dans les petites choses du quotidien. La vie édifiante de sainte Thérèse de Lisieux jouit très tôt après sa mort prématurée d’un véritable culte populaire, qui prend un nouvel essor pendant la Première Guerre mondiale, avant que l’Église ne la canonise. De nombreuses personnalités seront touchées par la foi de la jeune fille, comme Édith Piaf qui lui attribuera d’avoir retrouvé la vue, ou François Mitterrand, demandant avant de mourir à s’incliner devant les reliques de sainte Thérèse amenées par convoi jusqu’à son domicile parisien de la rue de Bièvre. La diffusion du Secrets d’Histoire consacré à sainte Thérèse, pendant la douloureuse période du confinement que nous venons de traverser, aura été, et je m’en réjouis, comme une pommade apaisante sur les plaies et les maux de notre temps. Ce numéro de Secrets d’histoire magazine devrait compléter agréablement dans votre lecture le récit de cette vie qui ne laisse personne indifférent.
À côté de la Sainte, nous célébrons aussi cette année un génie, Ludwig van Beethoven, dont 2020 marque les 250 ans de la naissance.
L’occasion de revenir dans ces pages sur la vie tumultueuse et éprouvante de ce monument de la musique qui continue de nous enchanter par ses symphonies. L’harmonie de deux coeurs à l’unisson: plongeons au coeur de la passion de George Sand et Alfred de Musset, les amants romantiques, les enfants du siècle. Les grandes signatures de l’Histoire sont aussi présentes dans ce numéro avec l’historien Jean-Christian Petitfils qui retouche avec talent le portrait du roi Louis XV dit le bien-aimé.
Notre magazine vous permet aussi de voyager du château de Fontainebleau – « la vraie demeure des rois, la maison des siècles », selon Napoléon – jusqu’au Cotentin et sa centaine de sites touristiques où l’Histoire est partout présente.
Séparer le bon grain de l’ivraie, telle est aussi notre mission. Le film césarisé de Roman Polanski, J’accuse, a-t-il magnifié l’attitude héroïque du colonel Picquart, comme l’assure l’historien Philippe Oriol qui publie, chez Grasset, Picquart, le faux ami du capitaine Dreyfus? L’Histoire est un éternel questionnement qui suscite débats et passions pour le plus grand plaisir de nos lecteurs. Merci de votre fidélité et bonne lecture. Stéphane Bern