En coulisses
Le rayonnement du Mont-Saint-Michel normand à travers le monde est tel qu’il a longtemps éclipsé son petit frère. De plus en plus, pourtant, pèlerins et touristes retrouvent le chemin du St Michael’s Mount, îlot rocheux des Cornouailles britanniques dont
- St Michael's mount, le Mont-Saint-Michel anglais - Le style Second Empire, discrète révolution - Le masque de protection sous toutes ses coutures
Ils se trouvent à 300 kilomètres de distance, l’un dans le département français de la Manche, l’autre au large de Penzance, en Angleterre. Le premier culmine majestueusement à 157 m d’altitude, le second, plus discret, à près de 60 m de haut. Malgré leurs différences, nul ne peut nier un air de famille, les deux étant d’ailleurs nés du même culte pour Saint-Michel. Selon la légende – l’une des nombreuses qui entourent le mont –, l’archange serait apparu sur l’îlot britannique à la fin du ve siècle pour sauver des pêcheurs en péril. Après la conquête normande en 1066, ce sont les moines bénédictins du Mont-Saint-Michel français qui fondèrent un monastère à son sommet ! Le lien de filiation est donc avéré, bien que la vie religieuse se soit progressivement éteinte sur le mont anglais. Une ancienne place forte Au cours de l’Histoire, le St Michael’s Mount fut le théâtre de plusieurs batailles, lors de la guerre des Deux-Roses en 1473, et pendant la guerre civile qui déchira l’Angleterre au milieu du xviie siècle, et amena Cromwell au pouvoir. Peu à peu, les moines cédèrent leur place aux soldats. L’ancien prieuré, dont il subsiste une église du xiie siècle, devint définitivement une forteresse sous le règne d’Henri VIII, après le schisme anglican. Le calme ne revint sur l’île qu’à partir de 1647, lorsque le colonel John St Aubyn, nommé gouverneur, fut chargé d’y préserver la paix. Il racheta le mont et, au fil des générations, la famille transforma le château fort en résidence bourgeoise.