Merveilleuses et Incroyables
Après la Terreur souffle un vent de liberté, de plaisirs et de divertissements. « Thérésa incarne le renouveau des femmes, elle occupe le devant de la scène. Les femmes reprennent le pouvoir non pas sur le plan politique ou intellectuel, mais sexuellement. La beauté de Thérésa emporte tout sur son passage », explique Françoise Kermina. Sous son impulsion, les tenues à l’antique sont à la mode : coiffures à la grecque, sandales pieds nus, bras dévoilés, tenues légères et transparentes ceinturées juste sous la poitrine. Les femmes sont rebaptisées les Merveilleuses. Les hommes portent des gilets à grands revers, des bas rayés, de grands jabots : ce sont les « Inc’oyables » (il est de bon ton de ne plus prononcer les « r »). Ultime pied de nez : Thérésa lance la mode des perruques blondes. « C’est un élément très important de la mode du Directoire, explique Françoise Kermina. Pendant la Révolution, la première chose que les bourreaux faisaient, c’était de couper les cheveux des femmes. La perruque est leur manière de se réapproprier leur pouvoir et leur féminité, et de défier les hommes : vous nous avez coupé les cheveux, nous les récupérons autrement. » Pendant un temps, les perruques sont d’ailleurs réalisées avec les vrais cheveux des guillotinées !