LA MYSTÉRIEUSE CITÉ INCA
Édifiée au xve siècle et oubliée à l’arrivée des colons espagnols malgré sa proximité avec Cuzco, la capitale de l’Empire inca est l’une des plus étonnantes réalisations architecturales au monde. Le plus important patrimoine hérité de cette civilisation a
L’air était saturé d’humidité car nous nous trouvions dans la partie la plus arrosée du Pérou oriental. La chaleur était accablante et aucune ruine ou gradin n’étaient en vue. Je commençais à envier mes compagnons restés dans la vallée […]. Par l’intermédiaire du sergent Carrasco, j’appris que les ruines se trouvaient “un peu plus loin en avant”. Dans ce pays, on ne sait jamais si l’on peut accorder foi à ce genre d’indication : toute information obtenue par ouï-dire a toutes les chances de se révéler fausse. » Comme le raconte dans le récit de sa découverte l’explorateur Hiram Bingham (voir encadré p. 73), ce 24 juillet 1911, la foi et un petit coup de pouce de la
chance étaient au rendez-vous ; ils lui permettront de révéler au monde Machu Picchu, un sanctuaire majeur de la civilisation inca. Bingham est au comble de l’excitation. Il reste cependant sidéré par l’ampleur de cette architecture dantesque. « La finesse de ligne, la disposition symétrique des pierres et l’étagement graduel des assises se combinaient pour produire un merveilleux effet, plus harmonieux et plus doux à l’oeil que celui engendré par les temples de marbre de l’Ancien Monde […]. »
Le mythe émerge
«De grands blocs de 2 mètres de haut […] devaient peser entre 10 et 15 tonnes […]. La blancheur du granit utilisé rendait cette construction encore plus belle que les murs incas de Cuzco. » L’explorateur fige sur la pellicule « son » Machu Picchu. En 1913, l’illustre magazine édité par la National Geographic Society, National Geographic, publie le récit et les photographies d’Hiram Bingham. Un mythe venait de voir le jour.
L’impressionnante technique des murs incas
Couronnant une colline qui surplombe la vallée sacrée de l’Urubamba, où coule au creux d’un canyon le tumultueux rio Urubamba, à 2 430 mètres d’altitude, la cité inca (la Cuidadela, la Citadelle) fascine. D’emblée, par son aspect quasi irréel, elle offre sur une dizaine d’hectares le spectacle d’une organisation structurelle si parfaite qu’elle semble posée au pied du majestueux mont Huayna Picchu. Ensuite, il n’y a pas un scientifique qui ne s’émerveille devant l’agencement des énormes blocs qui constituent les murs incas. Près de deux cents constructions organisent magistralement ce grand espace, où se distinguent une ville haute et une ville basse. La découverte de Machu Picchu a un retentissement mondial et une valeur universelle. Le professeur-explorateur occupe le devant de la scène. Grâce à