Skieur Magazine

/ SONDAGE

D’ÉTUDES À SKIER

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VOS

MEILLEURES ANNÉES D’ÉTUDES À SKIER.

SKIEUR.COM EST SUBVERSIF, EMPÊCHE LA FUTURE ÉLITE D’ÉLITER. LA DÉLITE MÊME… SUITE AU SONDAGE EFFECTUÉ EN NOVEMBRE DERNIER, SKIEUR.COM SACRALISE LE GÂCHIS DE BELLES ANNÉES D’ÉTUDES PASSÉES À SKIER, LE TOUT FINANCÉ PAR DES PARENTS QUI SE SAIGNENT AUX QUATRE VEINES POUR LE MEILLEUR FUTUR DE SA PROGÉNITUR­E. POURTANT, IL N’Y A AUCUNE GLOIRE À FAIRE L’APOLOGIE DES CHEMINS DE TRAVERSE LORSQU’IL S’AGIT DE SKI DE RANDO, OU DE L’ÉCOLE BUISSONNIÈ­RE LORSQU’IL S’AGIT DE LIGNES DE PILLOWS…

Bruno Garban aux 7 Laux, la station grenoblois­e qui accueille beaucoup d'étudiants grâce à un domaine hors-piste aussi courtisé que son snowpark à une époque.

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Et puis quoi, comme le montrent certains témoignage­s, on peut tout à fait réussir son année et se gaver comme jamais pour peu qu’on s’organise en amont, que le ski ne rime pas seulement avec l’abandon des études, mais quitte à ce que votre cursus vous mène dans le mur, autant qu’il soit les cours aussi, ayant déjà mon inscriptio­n pour un DUT qui me correspond­ait mieux pour l'année suivante. Du coup, à partir de fin janvier, tous mes cours en amphi ont presque sauté, surtout quand je me levais et que je voyais les sommets bien blancs. Direction La Clusaz, au moins deux fois par gavé de poudreuse… Best of des histoires que vous nous avez raconté sur skieur.com, forcément dans des université­s proches des montagnes, de Toulouse à Nice en passant évidemment par Chambéry, Grenoble et Annecy… Honneur au seul qu’on a pu reconnaîtr­e vu qu’il ne s’est pas caché, Maxime, qui travaille aujourd’hui dans la petite famille de l’industrie du ski, ce qui excuse d’office tous les jours de cours qu’il a plantés sans remords ni regrets… Je cite : « Mi-décembre, je réalise que la licence ne me convient pas vraiment. Bizarre, les sommets commencent juste à devenir blancs… En janvier, j’ai 3 semaines de vacances après les partiels, je travaille dans un magasin de sport. C’est la révélation, pas pour le boulot dans le magasin, mais je comprends qu’une licence générale ne sert vraiment à rien dans le monde du ski si ce n’est pour pointer au chômage. Il n’y a rien de concret… Je poursuis tout de même la licence pour finir l'année et rester dans le cursus scolaire mais en relâchant largement la pression, semaine. Les lendemains de tempête de neige, tous les cours sautaient. Faut ce qu’il faut… Pour l’anecdote, je me souviens que lorsqu’Antoine Dénériaz est rentré de Turin avec sa médaille d’or en descente, une grosse fête était prévue à Morillon. On se décide avec un pote à la sortie des cours d'aller boire un bon vin chaud en sa compagnie lors de sa fête de retour malgré la tempête de neige. Un pote moniteur aux Gets, qui devait nous rejoindre, se retrouve dans l’impossibil­ité de bouger : voiture merdique et trop grosse tempête. Du coup, on l’a rejoint, le vin chaud étant froid et cher alors qu’en bon étudiant qui se respecte, on l'aime gratuit et devant une descente aux flambeaux… Arrivés aux Gets, on chausse les peaux et on s’offre une grosse session dans les sapins avant de se mettre une bonne cuite comme on les aimait. Rentrés à son appart 4h du mat mais levés à 7h pour être en cours à 8h30 à Annecy… Autre anecdote, toujours avec mon pote moniteur qui s'était fait virer quatre jours de l'université pour absentéism­e (paradoxe?) : exilé de force aux Gets, il tente de supporter son exclusion grâce à l’alliance du beau temps et de la neige qui était tombée en masse la semaine précédente. En bon pote, on ne pouvait pas le laisser tout seul ! On est partis à 3 d'Annecy pour passer les 2 jours restant ensemble à se gaver en pleine semaine. Le vendredi soir, je rentre vraiment épuisé : « Tu comprends maman, avec tous ces cours et ces devoirs, je n'en peux plus… » L’année n’a pas été validée mais vu qu’il s’agissait d’une erreur d’aiguillage, cela ne prête pas à mal, d’autant qu’aujourd’hui Maxime travaille dans le milieu qui lui plaît. Autre expérience, celle de Ronan, marseillai­s d’origine mais étudiant à l’École de Management de Grenoble qui, lors de sa dernière année d’école, a choisi de partir un semestre en échange en Chine, parce qu’i y avait plus de place au Canada précise-t-il. « La Chine, c’est pas idéal pour le ski mais en fait, comme le semestre ne débutait que fin février et celui à Grenoble se terminait mi-décembre, j'ai pu donc me faire deux mois de ski non-stop à Serre Che chez mes grands-parents (qui n'étaient pas là). Au final, gros gavage, de la neige fraîche tous les 2-3 jours… Mes potes restés à Grenoble montaient selon leur planning de cours, un bon gros gavage! J'ai pu partir en Chine rassasié, découvrir une nouvelle culture et faire de beaux voyages, au Tibet notamment. Aujourd'hui, j'y bosse d'ailleurs ! » Alexandre, architecte, a une histoire qui synthétise bon nombre de témoignage­s reçus via skieur.com

pour ce sondage spécial cancres… Finalement, vous êtes quand même près de 60% à avoir validé votre année, en comptant tous ceux qui se sont réorientés vers d’autres cursus, validés. Des cancres certes, mais des cancres doués ! « Je suis resté 6 ans à Grenoble, six années durant lesquelles mon travail et mon organisati­on étaient comme cela a été le cas pour Benoît, élève d’un lycée agricole : « Ce n'est ni dans les Alpes ni dans les Pyrénées mais dans les Vosges que j'ai pu prendre du plaisir à skier durant ma vie étudiante : habitant à Metz, les Alpes me sont réservées qu'une à deux semaines dans l'année… J'étais donc en internat pendant la semaine dans le lycée mais mon oncle venait me chercher le mardi soir pour déterminés par les chutes de neige. Ainsi, il m'arrivait souvent d'étudier la nuit afin de profiter pleinement en semaine des conditions la journée. Les semaines de grosse poudreuse, il était donc rare de me croiser dans les couloirs de l'école… Afin de rattraper mon retard accumulé, j'enchaînais des semaines intensives de travail. À ce jour, cette liberté organisati­onnelle absente dans mon métier me manque. Malgré les très faibles moyens financiers liés à la vie étudiante, ces années à Grenoble resteront dans ma mémoire de bien belles années où insoucianc­e et inconscien­ce avaient un doux parfum de poudre blanche… » Nostalgie ? Probableme­nt un peu. Un sentiment que l’on retrouve dans quasiment vos témoignage­s, que l’on ne peut tous citer évidemment. Mais que la vie étudiante soit synonyme de liberté n’est pas une nouveauté, sauf pour les parents qui découvrent l’air ébahi que leur progénitur­e prend ses aises. Là où les choses prennent de la grandeur, c’est lorsque cette même famille fomente en son sein le séchage des cours, skier le mercredi, la journée où j’avais le moins de cours… Je réapparais­sais le jeudi matin, le top ! » Et puis, il y a les bons élèves, ceux qui se permettent tout mais anticipent des plans d’action, des stratégies qui laissent pantois les doux rêveurs. C’est le cas de Jérémy, en géologie à Grenoble. « L’année 2012/2013 a été le meilleur hiver de mes cinq années d'études à Grenoble. En collocatio­n avec un ami faisant la même formation que moi, nous avons décidé de nous avancer sur les nombreux rapports à faire durant cette dernière année d'études dès le début afin de profiter de l'hiver au max! Dame Nature nous a gâtés : on a pu faire que des sessions avec de la peuf jusqu'au nez pendant quatre mois tout en finissant premier et deuxième de la promo au final ! Donc, un conseil : bossez et décompress­ez dans de la peuf, ça marche ! » Et puis, parce que le troisième épisode de « L’auberge espagnole » vient de sortir sur les écrans, il y a aussi le côté bande de potes, crew, amis-pour-la-vie, squat ou communauté de pensée, univers sans lequel le statut d’étudiant n’aurait pas de sens. Avec l’abandon du service militaire, comment découvrir la vie autrement ? C’est l’histoire de Pierre, étudiant qui n’a pas validé son année en L3 Mécanique à Grenoble (c’est pas de chance, j’ai choisi les exemples qui résument le mieux l’ensemble de ces histoires d’études à la neige), freestyleu­r encore ému de sa saison 2011/2012 : « Un trip de cinq jours à Val Senales dans le Sud Tyrol, en Italie, m’a permis de découvrir un park shapé à la perfection, avec des conditions bien meilleures qu’aux Deux-Alpes où j’avais mes habitudes. Étant de la région grenoblois­e, je n'avais jusqu'alors jamais fait de voyage pour skier mais c’est de cette expérience qu'a émergé l'idée de la Hippy Family afin de donner un fil conducteur à nos vidéos. Durant cette saison, j'ai certaineme­nt passé plus de temps à préparer des sandwichs à mon pote qu'à chauffer les bancs de cours ! Nous passions entre deux à trois après-midi par semaine à limer le park de Chamrousse et nous vagabondio­ns de droite à gauche le week-end. Un vrai rat de park ! Sur 70 sorties cette saison-là, j'ai dû faire uniquement 3 ou 4 sessions de poudreuse ! L'hiver avait pris une tournure particuliè­re, chaque session se terminait par d'immenses repas (et tout ce qui va avec…) à l'appart'. On était rarement moins de dix à manger le samedi soir, on était comme une famille, toujours fourrés les uns chez les autres lorsque l'on ne skiait pas ! Ça a été et ce sera certaineme­nt la plus belle saison de ma vie. »

Aaahh, les études à la neige…

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