LES JEUX OLYMPIQUES ?
C'EST VRAI ÇA, POURQUOI SE PREND-ON AUTANT LA TÊTE AVEC CET ÉVÈNEMENT REMIS AU GOÛT DU JOUR PAR CE BON VIEUX BARON DE COUBERTIN? EN MÊME TEMPS, VOUS ME DIREZ, CE N'EST PAS TOUS LES JOURS QUE LE SKI FREESTYLE NEWSCHOOL DÉBARQUE AU SEIN DE LA GRAND-MESSE DU CIO ET CE, AU PRIX D'UNE LONGUE BATAILLE ENTRE LE MILIEU DU FREESTYLE ET LES GRANDES INSTANCES DE L'OLYMPISME. Il en aura fallu, des réunions, des démonstrations de maturité, et de l'étalage médiatique pour que cette discipline que nous chérissons depuis ses débuts se retrouve au milieu des sports olympiques, coincée entre un match de curling et un concours de danse sur glace, rejoignant ses confrères du freestyle version FIS que sont le skieurcross, le saut acrobatique et les bosses. On a tout lu à ce propos, encore plus au moment des décisions officielles avec d'un côté, les pro-JO, voyant cette arrivée du slope et du pipe comme le renouveau d'une discipline qui avait tendance à s'enfermer sur elle-même, flairant surtout les contrats juteux qui pourraient découler d'une médaille chez Poutine (ou ailleurs, mais l'exemple russe tombe à point nommé, toute considération politique écartée…). Il y a aussi les vieux râleurs de la première heure, ceux qui sentaient le roussi avant que cela n'arrive, déblatérant sans cesse sur cette mauvaise opération des instances du ski libre et qui, finalement, se retrouvent embarqués dans l'aventure olympique et retournent leur veste reniant sans vergogne leurs dires passés. Enfin, comme l'avaient conté Goscinny et Uderzo dans leur célèbre bande dessinée, il reste les irréductibles Gaulois du milieu, ceux qui tentent tant bien que mal de résister face à l'envahisseur olympique, face à l'engouement médiatique, face à l'effervescence relativement éphémère autour de ces jeux et de cet esprit qu'on dit « olympique ». Eh oui mesdames et messieurs, une fois ces jeux passés, ces médailles distribuées et ces contrats signés, que restera-t-il au milieu dans son ensemble, aux petites structures qui se bougent localement pour dynamiser la pratique, que restera-t-il aux passionnés qui font vivre le sport à leur échelle ? Le snowboard a beau avoir ouvert la voie en 1998 avec l'arrivée du pipe à Nagano, les retombées pour les athlètes et le milieu en général n'en sont pas forcément meilleures. Et encore, on ne parle pas du ski de bosses, olympique lui, depuis 1992 ! Ces sports rock'n'roll, alternatifs, ont certes perdu de leur côté cool depuis leur professionnalisation mais sont (et resteront sûrement) à tout jamais marqués de l'étiquette « rebelle », véhiculant une image de sports à sensations plus souvent cantonnés au zapping de Noël qu'à la une de journaux. Et finalement, ce n'est pas plus mal. Laissons le freestyle là où il est, laissons-le vivre et se débrouiller tout seul sans pour autant l'empêcher de vivre quelques aventures extraconjugales avec les fédérations. Les JO, c'est bien beau, mais est-ce bien nécessaire ? Pas forcément. Alors arrêtons deux minutes de s'exciter pour un rien, applaudissons et saluons les champions le temps venu, et retournons tranquillement à nos moutons pour la suite de l'histoire… PS : vous trouverez quand même un dossier spécial JO dans ce magazine car, sans forcément en faire l'apologie, il reste intéressant de se pencher sur les forces en présence et de les replacer dans ce contexte particulier.
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